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Avantages et inconvénients de S.T.C.W.


      Dans notre lettre mensuelle de juillet nous faisions remarquer que certains pays européens pensent à limiter vers le bas le niveau des Écoles pour être en conformité avec S.T.C.W. Cette information émanait de la 8ème assemblée générale de la C.E.S.M.A. (Confédération of European Shipmaster's Associations) qui venait de se tenir à Anvers, le 9 mai 2003.
      Rédigé en langue anglaise, nous nous sommes procuré le rapport de son président le Captain Gerhard KIEHNE. Nous avons traduit les passages traitant du sujet.
      "So, consequently, CESMA was established in 1995..."
      "Ainsi, la CESMA a été créée en 1995 pour s'occuper des intérêts des European shipmasters en réclamant le retour des niveaux de formation de qualité pour la flotte européenne. Une qualité remise en question par des concessions douteuses de permis étrangers"
      "Nous revendiquons une formation de qualité, meilleure que celle, actuellement, de S.T.C.W. (Seafarer Training Certificat watch-keeping) dont malheureusement le niveau minimum de formation a été mis en place pour les jeunes nations navigantes qui avaient peu d'expérience" (implemented for young shipping nations without maritime expérience)
      "Tout cela dans le but de réduire les écarts sur le plan de l'éducation maritime et de porter ces jeunes nations vers un niveau de formation minimum nécessaire" (to also implement the necessary standards)
      ... "Cependant la formation est sévèrement menacée. Elle est négligée, voire réduite pour raisons économiques depuis ces dernières années. La conséquence de ce genre de petites économies serait le manque de personnel expérimenté et de qualité : "Masters and deck Officers, as well as engineer Officers, for sea service", et ce, à travers l'Union Européenne entière dès aujourd'hui et dans les années à venir (today and for the years to come).

      En France, dans nos Écoles Nationales de la Marine Marchande, nous respectons, certes, les programmes pont et machine proposés par S.T.C.W., mais nous avons eu soin de conserver - du moins jusqu'à présent - l'enseignement des mathématiques, de la mécanique, de la résistance des matériaux et du droit maritime.
      Nos jeunes recrues ne peuvent que se féliciter de la teneur des programmes qui leur sont enseignés et en particulier ceux concernant les quatre disciplines que nous venons de citer et que nous continuons de dispenser.

      Ce niveau minimal de formation n'a nullement échappé au Parlement Européen de Strasbourg. Bernard POIGNANT, député européen est l'auteur d'un rapport. Il préconise que chaque État Membre veille scrupuleusement au niveau des brevets qu'il délivre.
      C'est donc l'État Membre qui verrait ses formations reconnues par l'Europe et non plus chaque établissement individuellement.

      Puisqu'il n'est question que de "rapports", citons encore celui du Sénateur Henri de RICHEMONT. (130 pages, sans compter les annexes), en fait, une réécriture du "Livre blanc des Armateurs" (1999) et des travaux du C.S.M.M. sur le cabotage maritime (2001). C'est aussi le projet d'une nouvelle formule d'armement des navires au Registre International Français (R.I.F.) lequel permet de rappeler la loi du 26 février 1996, modifiant notre code du travail maritime.
      Cette loi stipule "qu'à bord des navires battant pavillon français, le Capitaine et l'Officier chargé de sa suppléance doivent être français." Ce n'est pas un pavillon "attractif" issu d'un R.I.F. que nous devons souhaiter. Les marins français sont déjà hostiles au pavillon " Kerguelen". Ce dernier, d'ailleurs ne manquerait pas d'inquiéter le Bureau International du Travail.

      Hormis toutes ces reformulations, souhaitons que l'Armement français parvienne fiscalement à profiter très largement d'une taxe forfaitaire au tonnage. Une telle mesure et d'autres si nécessaires permettraient de "repavillonner" notre flotte, d'abandonner le 28ème rang mondial et de nous rapprocher du l0ème rang que nous détenions en 1970.
      En contrepartie, nos Cadres ayant reçu une formation supérieure à celle préconisée par S.T.C.W., attendent de leurs employeurs qu'ils s'engagent, devant l'Administration et les Syndicats, à compléter sur les bords le nombre d'Officiers et sachent ouvrir une voie aux Personnels d'exécution spécialistes du pont et de la machine.
      On peut toujours espérer. "Espérer contre toute Espérance". Ainsi s'exprimait une grande figure du passé, le cardinal LAVIGERIE, fondateur des Pères Blancs.

Julien RAOULT
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