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A propos de génération maritime nouvelle.


         La difficile digestion de l'éducation maritime par le monstre ventripotent dit Éducation nationale pose le problème immédiat de la chaîne des générations.
Car pour recruter (si on le désire évidemment), il faut d'abord des candidats mais aussi des recruteurs…
De nombreuses journées sont consacrées avec de l'argent public à l'ouverture des jeunes vers les activités professionnelles. Le maritime y-est-il visible ? (pas seulement à Paimpol, Ciboure, ou Auray mais aussi à Nancy ou Sarcelles).

       Je me souviens d'une journée organisée dans un lycée côtier alors que j'étais en fin d'activité et plein de zèle encore. On n'avait pas su où me classer, alors j'étais dans une salle, avec gendarmerie, police, armées, qui n'avaient pas manqué d'envoyer leurs services spécialisés, retranchés derrière des piles de brochures…
Quant à moi, avec pour seul viatique celui habituel du marin dit-on (sa p. et son couteau) et une photocopie d'un schéma que publiait alors l'enseignement maritime, je me suis senti à la fois très seul et bien léger…
J'eus la satisfaction d'en intéresser au moins un qui resta suffisamment longtemps pour engager le dialogue. Cette longue diversion pour montrer combien un certain bénévolat éduqué et compétent est nécessaire à défaut d'autre chose. Cluster, associations et enseignants doivent y réfléchir et bâtir quelque chose ensemble sur le sujet.

       Activité commerciale invisible dans l'Éducation nationale mais aussi dans les activités quotidiennes. Ah oui, la télé vous parle du capitaine naufrageur, du pêcheur endormi pendant son quart (du skipper de haute mer aussi d'ailleurs), du marin étranger miséreux, du kayakiste naviguant dans les glaces, ou du photographe côtoyant les baleines, du navire de commerce récupérant (au grand dam des autorités parfois) des réfugiés naufragés. Pour le reste, quasiment rien.
Par ailleurs, les navires s'effacent progressivement du panorama, stationnant en des ports de plus en plus lointains, en des zones sécurisées isolées. Ils restent ainsi physiquement et moralement aussi inatteignables. Le lien se rompt avec les populations pour lesquelles il existe.

Alors, autre solution ancienne, la remontée en puissance du pilotin. Avec un peu de bonne volonté et de savoir-faire, ne me dites pas que cette solution est impossible. Les financements importants existent pour la formation des jeunes, rémunération de stage, Erasmus, fonds régionaux, nationaux ou européens. Il y a de quoi négocier sans que les armements se sentent agressés dans leur bourse (et que de belles réunions de concertation en perspective).

 
       Dernière question tendancieuse peut-être, la thèse à faire pendant l'embarquement sur un sujet donné ne serait-elle pas aussi une bonne base à peu de frais pour la mise à niveau continue du personnel enseignant ?

15 janvier 2015
Cdt P. Massein


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