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Un voilier gigantesque pour transporter 7 000 voitures
Traduction libre par le Cdt H. Ardillon d'un article de D. NIELD paru dans Science Alert du 22 septembre 2020.

L'article était destiné à des informaticiens. Il y a lieu de relire les livres des Cap-Horniers et des capitaines des voiliers de la course du thé. Vieilles de plus d'un siècle, les leçons risquent d'être négligées. Avec une puissance vélique donnant une dizaine de noeuds, et malgré le logo d'un armateur réputé au sommet d'une des voiles, la manoeuvrabilité par très gros temps devrait être problématique.



Des moyens innovants de vivre de manière plus durable sont nécessaires de toute urgence, y compris dans la façon dont nous expédions des marchandises à travers la planète.

À l'heure actuelle, 90% des marchandises mondiales sont transportées par voie maritime, et bien que celui-ci soit meilleur pour l'environnement que le fret aérien selon certaines mesures, les navires sont toujours propulsés à l'aide des combustibles fossiles, il y a donc beaucoup à faire.

En fait, les émissions provenant des combustibles fossiles, bon marché, utilisés dans l'industrie du transport maritime seraient responsables d'environ 2% des émissions de carbone liées à l'énergie dans le monde – chiffre augmentant continuellement.

Alors, les chercheurs d'une compagnie maritime ont conçu un nouveau type de navire de charge qui pourra transporter de grandes quantités de marchandises tout en fonctionnant entièrement à l'énergie éolienne, réduisant ainsi de 90% les émissions du transport maritime pendant les traversées. Le résultat s'appelle l'OceanBird.

Et ce ne serait pas non plus un petit cargo, léger et réduit. Selon les projections de la société Wallenius Marine, l'OceanBird serait capable de transporter 7 000 voitures.

Les voiles, escamotables et de 80 mètres de hauteur, seront contrôlées par des algorithmes calculant exactement comment utiliser le plus efficacement l'énergie éolienne. Un moteur auxiliaire, fonctionnant au carburant propre, sera disponible, en réserve et pour les manœuvres portuaires.

Selon les développeurs, avec une vitesse moyenne de 10 nœuds, l'Oceanbird va pouvoir effectuer une traversée de l'Atlantique en environ 12 jours, contre 8 jours pour les navires actuels.

Pour la conception, les chercheurs à l'origine du navire ont utilisé la technologie de balayage LiDAR - similaire à celle trouvée dans les voitures autonomes – afin de surveiller le flux du vent du navire jusqu'à 300 mètres (984 pieds) au-dessus du niveau du pont. Sur la base de pas moins de 35 millions de points de mesure différents, les ingénieurs de l'entreprise ont constaté que les vitesses du vent variaient moins qu'on ne le pensait. Autre découverte importante, la conception de la coque peut avoir un impact sur la vitesse et la direction de ce vent, pas seulement les voiles du navire. Puis l'équipe a ensuite effectué une combinaison de simulations informatiques et de tests réels avec des modèles réduits pour découvrir la conception capable de transporter des marchandises à travers l'océan en utilisant uniquement la puissance du vent. Mieux encore, cette conception peut être appliquée à d'autres types de navires gourmands en combustibles fossiles, y compris les navires de croisière.

«Notre vision est de montrer la voie vers une navigation véritablement durable et, bien entendu, nous voulons que d'autres se joignent à nous», déclare Per Tunell, directeur de l'exploitation chez Wallenius Marine. "Ce n'est pas une compétition, mais plutôt une direction que nous devons tous prendre. En étant transparents dans le processus, nous voulons inspirer les autres à tester ce qui est possible."

Il faudra cependant attendre un peu pour voir l'Oceanbird faire son voyage inaugural: la conception du navire ne sera pas prête avant la fin de 2021, selon l'entreprise. Quant à sa construction, elle est aujourd'hui prévue pour 2024.

"Nous avons beaucoup d'espoir", dit Tunell. "Enfin une solution, réelle, qui contribuera vraiment à ralentir le changement climatique. Je pense que nous avons tous envie de nouvelles positives dans ce domaine."

On peut bien sûr se tenir informé de la suite sur le site oceanbirdwallenius.com



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