UN NAVIRE NOUVEAU ? LE RoRo

       C’est après la deuxième guerre mondiale que la demande de transport maritime pour de nombreux véhicules et engins roulants ou encombrants a incité les armateurs et constructeurs de navire à reprendre les concepts qui avaient étés utilisés pour les flottes de débarquement, principalement en Normandie, ce qui a révolutionné la conception des ferries et amené à construire ces énormes rouliers pour le transport massif des voitures avec des rapidités de manutention n’ayant plus rien à voir avec la manutention in & out par mât de charge ou grue. Quel progrès !...

       Et pourtant, Joinville, un grand chroniqueur qui accompagna Saint Louis en Egypte en 1248 lors de sa croisade, fait état d’un navire avec un huis à l’arrière par lequel on faisait pénétrer les chevaux et ajoutait « quant la nef est en mer, toute la porte est en l’yaue ».

       Pour en savoir plus, reportons nous à l’ouvrage de l’abbé ANTHIAUME sur « LE NAVIRE ».

       L’abbé Anthiaume, mathématicien, mais aussi érudit et historien sur tout ce qui touchait la navigation, a été aumônier du lycée du Havre (celui-là même où enseigna Jean Paul Sartre et où étudia Laurent Ruquier), et, bien que n’ayant pas eu beaucoup d’informations sur ce genre de navire, nous apprend tout de même qu’il s’agissait de « huissiers » ou porte-chevaux, des navires trapus, de larges flancs puisqu’ils pouvaient embarquer jusqu’à quarante chevaux.

       Godefroi, moine de Saint-Pantaléon, signale en l’année 1201, la construction de 50 huissiers qui en plus de l’équipage pouvaient prendre 240 passagers et 40 chevaux.

       Ce genre de navire a subsisté jusqu’à la fin du Moyen-Age, on peut penser qu’ensuite, des ports étant construits, les chevaux pouvaient passer du pont au quai par une simple passerelle.

       (Nous voyons que nous n’avons rien inventé, mais ne cherchons pas à reprendre les façons de nos anciens, car il faut ajouter que sur ces navires, il fallait compter quelques 150 rameurs.)

Cdt Y. CHARLOT

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