Rouen, l'Armada, juin 2023
Du 9 au 18 juin dernier avait lieu l'Armada de Rouen, rassemblement de grands voiliers, mais pas que, puisque quelques navires militaires et le Canopée (le navire à aide à la propulsion vélique transportant des éléments de la fusée Ariane 6) s'ajoutaient à la flotte.
Le Canopée était d'ailleurs à quai en aval du pont levant Flaubert. Il n'est resté que jusqu'au 11 juin soirée, et sans les fameux mâts ailes qui doivent l'équiper, remplacé au même poste à quai par la FREMM Normandie. Deux navires que je n'ai malheureusement pas pu visiter, car trop de monde et nous n'avions pas réservé de créneaux de visite. Moins de grands voiliers que lors des éditions précédentes, absence des « Mir » et « Sedov », le pavillon russe, même arboré par des navires école, ne sont plus acceptés dans nos eaux. Cependant, mon propos pour cette armada sera plutôt placé sous le signe de la sauvegarde de l'environnement. En effet, comme les trois précédentes éditions de l'Armada, le SMEDAR (Syndicat Mixte d'Elimination des Déchets de l'Arrondissement de Rouen) était en charge de la collecte des déchets solides des navires à quai, collecte quotidienne par voie fluviale. Pour ce faire, le SMEDAR a passé un marché avec un opérateur privé pour affréter chaque matin une barge ayant pour mission d'aller le long de presque la cinquantaine de navires présents. Après la collecte, la barge longeait la Seine jusqu'au quai de l'entreprise DockSeine à Grand Quevilly. Le SMEDAR a donc permis aux équipages des navires de trier leurs déchets en trois flux : emballages, verre et ordures ménagères. Pour faciliter la communication, un guide et un dépliant remis aux capitaines des navires ainsi qu'aux membres des équipages détaillaient les consignes de tri, consignes traduites en anglais bien évidemment. Malgré la complexité logistique et technique, le SMEDAR avait choisi la voie fluviale pour collecter et acheminer les déchets vers les sites de traitement. Le transport fluvial permet une réduction significative du nombre de camions, la limitation des émissions de gaz polluants, la discrétion, la proximité (plus facile d'approcher les navires par la Seine que par les quais encombrés par la foule) et la rapidité. De plus, la barge utilisait un biocarburant issu de la valorisation des huiles alimentaires usagées. En ce qui concerne les déchets liquides, il a été fait appel comme la fois précédente à la péniche « Slop Express 2 ». Toute cette organisation a permis de conserver propres non seulement la Seine mais aussi ses quais, non encombrés de déchets, et laissant ainsi plus de place et de visibilité aux quelques 6 millions de visiteurs, venus à Rouen pendant ces 10 jours, se promenant sur les quais mais aussi sur la Seine sur des navettes et des embarcations diverses.
Cdt Hubert Ardillon
Vice-président de l'AFCAN |