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Rouen, l'Armada, juin 2019




L'Armada de Rouen, rendez-vous de grands voiliers mais aussi de bâtiments militaires, a son origine en 1986 pour célébrer le centenaire de la livraison de la Statue de la Liberté aux Etats-Unis d'Amérique (la Course de la Liberté). Puis en 1989, on fêta le bicentenaire de la Révolution française, sous le nom de «Voiles de la Liberté». En 1994 eut lieu le deuxième rendez-vous avec «l'Armada de la Liberté» pour commémorer le cinquantenaire du débarquement en Normandie. De rendez-vous en rendez-vous, 1999 «L'Armada du Siècle», 2003 puis 2008 et 2013. Et enfin 2019 correspondant aux soixante-quinze ans du débarquement en Normandie.

Bien évidemment, je n'ai pas pu aller me promener et visiter les navires, voiliers ou militaires, lors des cinq premières Armadas, devant participer à mon armada personnelle, un seul navire, pas dans le port de Rouen, pas de voiles mais quelques centaines de milliers de barils de pétrole à bord.

Je me souviens cependant de celle de 1994, car en congés, celle où l'on pouvait voir sur les quais des personnes d'un certain âge (dont mon père) regarder avec un voile humide dans les yeux le dernier Liberty Ship navigant le «Jeremiah O'Brien».

2013 et 2019, en retraite, il m'a été plus facile d'aller me promener sur les quais de Rouen. Cette année, un changement de taille pour les visiteurs : les quais sont (enfin ?) fermés et accessibles uniquement par des portiques. Bien sûr quelques grincheux s'en sont plaints, quelle attente à l'entrée principale rive droite ! Mais c'est la première fois, je crois, que l'on mettait ici en place un semblant de code ISPS. Pour le site, pas pour monter à bord de chaque navire visité.

De même l'environnement n'a pas été oublié. Tous les matins, une péniche collectrice des poubelles descendait et remontait la Seine avec arrêt le long de chaque navire. Cette année, il était demandé aux équipages de trier leurs bouteilles en plastique et en verre afin d'assurer leur recyclage. Un mémo pour le tri a ainsi été rédigé (et distribué) en quatre langues (français, anglais, espagnol et russe). En tout, ce sont quelques 15 tonnes de déchets par jour qui auront été collectés. Et cerise sur le gâteau, le syndicat de traitement des déchets de l'agglomération rouennaise a répondu favorablement à la demande des organisateurs pour gérer GRATUITEMENT la collecte et la valorisation des déchets produits à bord des navires. La Seine ne s'en porte que mieux. Comme quoi quand on veut, on peut !

Je suis donc allé voir et j'ai également essayé de visiter des navires pendant 5 jours sur les 10 jours de leur présence. Qu'en ai-je retenu ?

Les grands voiliers : quand on pense que ces navires (Cuauhtemoc, Kruzenshtern, Mir, Eagle, Mircea, Shahab Oman II, Cisne Branco, Dar Mlodzeizy, Sedov) sont tous des navires écoles, et que pas un seul n'est français.
Faire naviguer, faire s'amariner nos apprentis marins de l'ENSM serait sans doute une bonne chose. D'autant qu'ayant parlé avec certains «cadets» je me suis aperçu qu'ils continuaient à apprendre le maniement du sextant et à naviguer sur cartes papier même si l'ECDIS est à bord, entre autres choses, et que cela leur plaisait !

Les navires militaires : cette fois-ci, je n'ai pu en visiter aucun. Plus qu'étonné de voir qu'à quai à Rouen avec le nombre de touristes venus, il fallait présenter une pièce d'identité française pour pouvoir monter sur la «Bretagne». C'est le regret que je garde de cette édition de l'Armada. À priori il n'y avait pas la même restriction nationale pour monter sur le navire belge ou marocain. Que pouvait-il y avoir de «secret défense» accessible à bord ? Par contre l'équipage de la «Bretagne», en collaboration avec les pompiers, avait mis en place pour les enfants une expérimentation de lances à incendie, avec tenue et casque. Là aussi la queue était relativement importante.

L'Hermione : c'était l'attraction de l'Armada. Dès l'entrée du site, les visiteurs ne pensaient qu'à aller voir l'Hermione. Mais ce fut une déception personnelle. Les plusieurs heures de queue pour monter à bord ne m'ont pas encouragé, surtout que le jour où nous étions décidé d'y aller en famille s'est avéré être jour de relève d'équipage, donc sans visite possible ! Et puis je dois dire que pour l'avoir visité à Rochefort plusieurs fois lors de sa construction (qui a duré un certain nombre d'années), bizarrement, je l'ai trouvé plus petit et moins joli à voir malgré ses belles peintures.

Enfin parmi ceux visités, 2 sister ships : le Mircea (Roumain) et l'Eagle (US). Un autre sister ship le Sagres III (Portugais), bien qu'annoncé, n'est pas venu. Mais je l'avais déjà visité lors d'une édition précédente. Deux superbes navires, surtout le Mircea qui a vraiment enchanté mes yeux. Quant à l'Eagle, j'ai surtout eu le plaisir de monter à bord du navire école des USCG. Et pour les avoir vus venir si souvent sur mon navire pour inspection, je n'ai pu m'empêcher de leur faire remarquer, gentiment, que 18 personnes ensemble sur la coupée pour monter à bord, ce n'était pas très «safe»… Certainement très mesquin, mais on a les plaisirs qu'on peut !
Cdt Hubert Ardillon
Vice-président de l'AFCAN
 
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