Trop c'est trop !
Chaque fois qu'un navire étranger (ceci, sans que nous voulions
mettre en cause la compétence du capitaine et de l'équipage de ce navire) est à l'origine d'une marée
noire nos élus s'empressent d'en rajouter une couche sur le dos des capitaines et particulièrement sur
les français seuls passibles de certaines peines annexes et de prison.
Pour mémoire :
AMOCO : |
amende |
1.000.000 F |
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2 ans |
ERIKA : |
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600.000 € |
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4 ans |
PRESTIGE : |
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1.000.000 € |
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10 ans |
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peines annexes: |
interdiction d'exercer, confiscation des biens etc..
(projet dit loi PERBEN actuellement en discussion)
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Nous ne nous faisons aucune illusion, ce projet passera, sans doute
avec quelques amendements pour tranquilliser les armateurs (et les banquiers) et ne pas faire d'ombrage
au R.I.F. du sénateur H. de RICHEMONT.
Au moment de voir encore une fois notre profession désignée comme
bouc émissaire, l'AFCAN voudrait faire quelques remarques :
- Quand le président de la république a parlé des " voyous des mers ", nous ne pensons pas qu'il
parlait des capitaines français. C'est pourtant eux qui une fois de plus prennent le boulet en
pleine figure.
- Au cours de la discussion du projet de loi PERBEN un parlementaire faisant remarquer qu'aucun
commandant français n'ayant été condamné pour pollution, la loi se trompait de cible, s'est vu
rétorquer que : " si les commandants français respectent la loi, ils ne risquent rien ". C'est
ne pas tenir compte du sort des commandants de l'ERIKA et du PRESTIGE qui se sont vu placés en
détention provisoire avant tout mouvement. De plus dans un procès pour pollution supposée on
entend un procureur déclarer " si c'était un français, il serait déjà en prison ", on comprend
que nous soyons outrés.
- Le conseil et le parlement Européen ont en discussion une directive concernant les infractions
de pollution devant être votée en décembre 2003. Cette directive devra un jour ou l'autre
s'appliquer en droit français, hors les députés Européens semblent s'orienter vers un texte
beaucoup plus raisonnable évitant " une chasse aux sorcières contre les capitaines, équipages
et autres suspects ". Si elle maintient sa position en voulant " donner l'exemple " la France
risque de se voir accusée de discrimination.
- Nous voudrions, sans esprit de polémique rappeler la loi du 10 juillet 2000 qui restreint les
possibilités de condamnation pour les délits involontaires en distinguant les causes directes
et indirectes du dommage. En effet il y a énormément de raisons de pollution hors la volonté du
capitaine (communication ballast - eau de mer - soute à fioul, chancre de coque, erreur de
manipulation par un membre d'équipage imposé au capitaine, dysfonctionnement du détecteur
électronique du séparateur etc….) Evidemment les maires (à l'initiative de cette loi) ont plus
de poids que les capitaines au parlement….
Nous pensons que certaines actions seraient beaucoup plus utiles pour lutter contre les pollutions :
- Améliorer les possibilités 24/24h de réception des déchets solide et/ou liquides dans les ports.
- Contrôle plus fréquents à l'arrivée et avant appareillage, en particulier des ballasts à résidus.
- Echange d'informations entre le port de départ et le port d'arrivée.
- Augmentation et modernisation des moyens de surveillance du littoral et de la ZEE. A ce sujet
on devrait baptiser l'arlésienne le troisième avion de surveillance maritime
promis sauf erreur depuis 1998.
- Améliorer la qualité des carburants et des séparateurs car actuellement une partie de l'effectif
déjà très restreint du navire est occupé à surveiller le fonctionnement aléatoire de ces
appareils.
En conclusion certains parlementaires pensent que nous demandons un
droit à polluer.
Pas du tout !
Nous sommes évidement contre les fameux " voyous des mer " et les inconscients.
Nous comprenons très bien la colère des populations sinistrées dont beaucoup d'entre nous font partie et
notre participation aux travaux de différentes structure le prouve (enquêtes parlementaires, OMI,
VIGIPOL, confédération des régions périphériques maritimes…).
Ce que nous ne supportons pas c'est de voir jeter l'opprobre sur toute une profession.
Faudra-t-il, comme les armateurs, que nous conseillions à nos collègues de naviguer sous pavillon
étranger ??
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Cdt Christian LOUDES |
Cdt Daniel MARREC |
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Responsable juridique |
Président de L'Afcan |
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