1973 | 1990 | 2002 | En 1973, 50% des usines étaient équipées de cracking catalytique. En 2002,
les 12 usines en sont toutes équipées. Par ailleurs, 8 sont équipées de viscoréduction et toutes ont de fortes
capacités de désulfuration. Celles-ci s'étendent de plus en plus vers des fractions lourdes quand elles vont
vers des unités de conversion. La situation est équilibrée en Essences (malgré un déficit en GPL et en bases chimie): Elle est fortement déséquilibrée en gazoles avec près de 15 MT d'imports (25% des besoins). Elle est aussi déséquilibrée en Fuels lourds dont nous exportons de grandes quantités. |
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Besoins (en %) | |||||
Essences, GPL | 21 | 39 | 30 | ||
Kerosene/GO/FOD | 39 | 44 | 60 | ||
Fuels et bitumes | 40 | 17 | 10 | ||
(dont soutes marine) | 4 | 6 | 5 |
QUELQUES IDEES SUR LA PARTIE DU RAFFINAGE QUI GENERE LES FUELS |
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J'ai essayé d'en résumer l'évolution dans l'annexe ci-contre. Jusqu'en 1973, le bas prix du brut avait conduit à remplacer le charbon par le fuel lourd qui en plus assurait le développement des industries de base en matière d'énergie. On en était au point 1 de l'annexe. Les chocs pétroliers et les questions d'environnement ont conduit au transfert des principaux besoins de fuels vers le gaz et l'électricité et la demande de lourds a chuté alors que la demande de légers s'accentuait. Le point 2 de l'annexe correspond a ce développement à l'aide d'une multiplication d'unités de conversion entraînant la fermeture des usines simples ou mal placées (en général non côtières). La pression des prix et de l'environnement se faisant encore plus forte, il a fallu aller plus loin dans la conversion qui est schématisée dans le point 3 de l'annexe. Le point 4 est la destruction complète du fuel lourd obtenue par un recours massif à l'hydrogène qui demeure encore exceptionnel. En France les 12 raffineries existantes sont toutes au moins du type 2. De plus 8 d'entre elles sont du type 3, 2 autres sautent le type 3 pour aller vers le type 4 et 1 raffinerie est du type 4. En Europe, les grands centres de raffinage sont tous au niveau 3 ou 4. Dernier facteur venant interférer sur leur exploitation: l'imbrication des opérations de la chimie des grands intermédiaires sur le raffinage pétrolier. A titre d'exemple, le vapocraqueur qui est l'un des outils de base de cette chimie. Il est souvent alimenté en Europe par de l'essence légère. Il fournit alors éthylène, propylène, etc., 15 à 18% de super et quelques % de fuels lourds souvent très chargés en soufre; ces 2 produits retournant à la section pétrole de l'usine. Plus l'alimentation est lourde plus ces retours sont importants. Les États-Unis sont de gros exportateurs de coke de pétrole car beaucoup de leurs usines ont adopté un profil voisin du type 3/b/ de 1'annexe. Si on revient au point 2 de l'annexe on voit que les 15% de fuels qui sortent ne peuvent être vendus comme soutes. On utilise donc une partie de gazoles lourds issus du craquage pour ajuster les caractéristiques du produit aux spécifications ou aux termes des marchés. On introduit par cette voie de nouveaux risques car ce gazole contient souvent des fines de catalyseurs (silice ou alumine). |