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Séminaires SkillSea
- - 14 décembre 2021 - par vidéo
Déficits de compétences - développements futurs du secteur du transport maritime et besoins éducatifs des professionnels maritimes
Comment les instituts d'enseignement et de formation maritimes peuvent-ils adapter leurs formations aux besoins de l'industrie et au futur environnement de travail de leurs étudiants ? Et quels sont les besoins en compétences des professionnels maritimes actuels et comment peuvent-ils être améliorés ou requalifiés ?
Une enquête, réalisée par l'Université norvégienne des sciences et technologies, auprès du personnel maritime (70% de navigants et 30% à terre) montre :
- 40% sont d'accord avec la phrase « surchargé de connaissances obsolètes »
- 55% sont d'accord avec la phrase « il manque des sujets importants »
- 30% sont d'accord avec la phrase « satisfaisant à tous égards ».
Ce qui est demandé ?
économie maritime, droit maritime, technologies des navires, compétences environnementales, compétences numériques, compétences transversales, mesures et recommandations.
Besoin de compétences futures
Les tendances de l'avenir :
- Le volume d'expédition augmente et l'industrie maritime se développe en tant qu'employeur
- Réduction des émissions (ONU/OMI) d'au moins 50 % d'ici 2050
- Plus de compétence dans les systèmes d'énergie renouvelable
- La stratégie GES de l'OMI a un impact significatif sur la conception et l'exploitation de tous les navires
- La pression commerciale pousse tous les armateurs vers la décarbonation
- Plus de formation nécessaire pour améliorer la sécurité et le fonctionnement
- La formation sera de plus en plus numérique et en ligne
- Automatisation et autonomie
- Les ports vont rivaliser pour devenir des hubs logistiques de premier plan
- La croissance attendue en terme de communications maritimes par satellite pourrait être de 400 % au cours de la prochaine décennie (années 2020)
Salle de contrôle à terre du Yara Birkeland : les officiers maritimes sont nécessaires à terre pour les navires télécommandés ou autonomes
Conseils de quelques experts maritimes
La connectivité améliorée ouvre de nouvelles opportunités dans le transport maritime. Les centres de contrôle auront accès en permanence aux données embarquées. Les gestionnaires de flotte pourront analyser et conseiller l'équipage sur les conditions météorologiques de navigation, les consommations de carburant, l'arrivée au port, le besoin de service, etc.
Cependant, les utilisateurs de la technologie autonome seront en grande partie des gens de mer. Ils doivent savoir comment interagir avec les systèmes informatiques pour répondre aux défis de l'exploitation des navires autonomes, par exemple lorsque les routes sont modifiées ou que les navires se trouvent dans des eaux dangereuses.
Malgré l'introduction de plus de technologies numériques, l'élément humain reste nécessaire. Il est d'une importance vitale de maintenir des gens de mer qualifiés qui apporteront leur propre expertise dans un monde de plus en plus numérique.
On attend des gens de mer qu'ils soient capables d'analyser les données, ce qui leur permettra de conseiller l'équipage et son capitaine sur la navigation, les conditions météorologiques, la consommation de carburant et l'arrivée au port.
Les gens de mer doivent savoir comment interagir avec les systèmes informatiques pour répondre aux défis de l'exploitation des navires autonomes, comme la connaissance des cultures et des lois particulières dans des domaines spécifiques.
Les gens de mer sont censés être en mesure d'aider les banques et les compagnies d'assurance à prévenir les pertes, à estimer la consommation d'énergie, à réduire la pollution et à réduire les émissions de gaz.
Il est important d'utiliser une approche numérique pour permettre des programmes d'apprentissage tout au long de la carrière, ce qui permettra aux gens de mer de travailler dans tous les secteurs et services du transport maritime.
Les gens de mer ont besoin d'un système de formation flexible et évolutif, et il est important que les établissements de formation maritime encouragent la spécialisation.
L'interface entre les emplois de navigants et à terre devrait être améliorée pour aider les gens de mer à acquérir des compétences et des aptitudes transversales dans les secteurs maritimes (développement de logiciels, technologie, marketing).
Recommandations pour l'éducation et la formation
Transport maritime écologique
- Mesure, calcul et documentation des émissions, législation européenne et internationale
- Exploitation de machines complexes hybrides et à faible ou zéro émission
- Economie environnementale, systèmes de management de la performance
- Méthodes de logistique et d'optimisation pour atteindre une utilisation élevée des navires
- Routage avancé, prenant en compte des facteurs tels que le vent, le courant et la houle
- Comment gérer une variété de carburants et de sources d’énergie (compréhension des risques)
Technologies numériques
- Compétences de base en technologie numérique (capteurs, réseaux, connectivité et cyber-sécurité) pour opérer dans un environnement de plus en plus numérique
- Analyse avancée et utilisation des données dans l'optimisation de la flotte
- Compréhension approfondie des systèmes complexes à bord et des systèmes connectés au navire pour pouvoir assurer la redondance nécessaire de tous les systèmes
- Mettre à jour, entretenir et réparer les systèmes numériques
Innovation
- Compréhension du développement commercial en tirant parti de la technologie numérique (suivi du fret, surveillance technique du navire, logistique dans les chaînes de valeur numériques connectées, exploitation portuaire intelligente (smart port), gestion de flotte, courtage en ligne)
- Une bonne éducation et formation maritimes situées dans de solides pôles industriels seront une condition préalable pour développer de nouvelles compétences
- Des liens étroits entre les établissements d'enseignement et les grappes industrielles peuvent favoriser l'innovation en tant que création de connaissances et force de R&D
Mobilité mer-terre et attractivité
- Compétences transversales nécessaires pour leur permettre de passer d'un poste de travail à bord, au siège de l'armateur ou au centre de contrôle à terre ou dans une autre organisation de la chaîne, et retour
- Nécessité d'établir des programmes d'apprentissage tout au long de la carrière, ce qui permettra aux gens de mer de travailler dans tous les secteurs et services du transport maritime
- Les clusters maritimes avec une variété d'opportunités d'emploi et de parcours de carrière sont une clé de l'attractivité
- Une meilleure interface entre les emplois en mer et à terre peut aider à développer des compétences et des aptitudes transversales dans les secteurs maritimes
Opérer dans un monde numérique
- La flotte du futur communiquera en permanence avec ses gestionnaires qui surveilleront en permanence les positions, les manœuvres et les vitesses des navires. Les gestionnaires de flotte pourront analyser ces données, ce qui leur permettra de conseiller le capitaine et l'équipage sur la navigation, les conditions météorologiques, la consommation de carburant et l'arrivée au port.
- Les gens de mer doivent savoir comment interagir avec les systèmes informatiques pour répondre aux défis de l'exploitation des navires autonomes, par exemple lorsque les routes sont modifiées ou que les navires se trouvent dans des eaux dangereuses.
- Exploitation par un « équipage » dispersé et d’équipes numériques connectées (composées à la fois de membres en mer et à terre)
- Nouveaux rôles dus aux centres de contrôle à terre prenant en charge les navires avec des services d'optimisation, de contrôle à distance et d'autonomie
Guide de conception de boîtes à outils pour une formation adaptée
Le projet SkillSea a développé un guide de conception de boîte à outils pour permettre aux prestataires de formation de développer, d'adapter et d'ajuster les cours aux besoins émergents ou non-satisfaits de manière transparente, pratique et complète.
Pour une meilleure adéquation entre les besoins en compétences de l'industrie et la formation des professionnels maritimes, le projet SkillSea propose sept paquets pédagogiques.
Parce qu'il existe une grande variété de pratiques locales, régionales et nationales, le guide de conception de la boîte à outils SkillSea a été créé comme référence commune.
Il contient :
- Des objectifs d'apprentissage, groupe ciblé, conditions d'entrée et évaluations
- Des résultats d'apprentissage, méthodes d'enseignement, matériel pédagogique et méthode d'évaluation
- Une évaluation du cours
SkillSea propose déjà – ou à venir – des Dossiers Pédagogiques (EP pour Educational Packages)
- Digital Skills I : Digital seafarer
- Digital Skills II : Maritime cybersecurity
- Green Skills I : Environmentally friendly ship operation
- Green Skills II : Using performance data
- STEM : Problem Solving
- Leadership
- Entrepreneurship & innovation : Personal and corporate
- Train-the-trainer manual
Digital seafarer
Résultat d'apprentissage visé : infrastructure d'information à bord d'un navire moderne; évaluer les données et agir en conséquence
Mode d'enseignement : apprentissage en ligne;
étude dirigée en classe / apprentissage mixte; adapté à l'apprentissage à bord
Durée : 21 heures – formation accompagnée
Groupe cible : STCW niveau opérationnel ou en formation – équivalent national du CEC niveau 4-5 (CEC : Cadre européen des certifications)
Environmentally friendly ship Operation
Résultat d'apprentissage visé : opérations respectueuses de l'environnement, mesures de décarbonation actualisées
Mode d’enseignement : en face-à-face
Durée : 36 heures
Groupe cible : STCW niveau opérationnel ou en formation, expérience embarquée – équivalent national du CEC niveau 5
- - 16 février 2022 – par vidéo
Dossier pédagogique (EP) "Green Skills I"
Le Dossier pédagogique «Green Skills I, environmentally friendly and sustainable ship operation – ou - Compétences vertes I, exploitation écologique et durable des navires» vise à fournir les connaissances et les compétences nécessaires pour exploiter les navires de manière écologique et durable. Retour d'expérience du Fleetwood Nautical Campus qui a participé au pilotage de ce paquet.
Le problème
- Pour beaucoup de gens de mer, penser à une carrière en mer ce n'est pas penser à la «protection de l'environnement» ni à la «transformation digitale». Mais ces sujets sont les compétences que l'industrie recherche en ce moment.
- Le transport maritime est le mode de transport le plus propre.
- L'EP s'adressait aux gens de mer ayant environ 6 mois de formation maritime ou d'expérience en mer ou une expérience à terre équivalente.
Les mesures expliquées
Mesures de l'OMI
- Objectif : d'ici 2050 50% de réduction des GES et 70% de réduction du CO2
- Recherche : études d'émissions de GES
- Collecte de données : auprès des navires sur la consommation de fioul
- EEDI, SEEMP : en 7 ans, intensité carbone réduite de 20% pour les navires neufs, voire 50% pour certains types de navires
- EEXI, CII : mesures pour les navires existants pour réduire l'intensité carbone de 40% d'ici 2030 par rapport à 2008
Mesures opérationnelles
- Amélioration de la planification de la flotte / mesures basées sur la logistique – routage météo et optimisation du voyage (arrivée à l’heure, slow steaming)
Mesures techniques
- Efficacité énergétique dès la conception
- Forme de coque, hélices, moteurs efficaces
- Carburants à faible teneur en carbone
- Stockage d'énergie, biocarburants, voiles
- Énergies renouvelables : énergie solaire, éolienne, marémotrice
- Branchement électrique portuaire en escale
Mesures axées sur le marché
- Rendre la pollution trop chère
Retour d'expérience sur le dossier pédagogique
- L'équipe qui a piloté l'EP n'était pas composée de spécialistes de l’enseignement, mais de spécialistes du domaine maritime
- Les étudiants ne correspondaient pas exactement au public spécifié
- L'EP a structuré et mis en évidence les domaines clés à aborder
- L'EP signale les dernières ressources et matériels mis à jour
Retours d'expérience des étudiants
- Les étudiants avaient des parcours et des expériences variés
- La présence était obligatoire pour la plupart des candidats
- Le cours a été dispensé sous forme de cours en ligne en temps réel
- Les élèves se sont investis tout au long du cours
- Les étudiants ont indiqué que le cours leur avait ouvert les yeux sur des aspects de l'industrie maritime qu'ils n'avaient pas envisagés auparavant
Gains
- L'EP est une collaboration entre l'éducation et l'industrie
- Il est librement accessible à tous
- Il est possible de l'utiliser dans un contexte éducatif
- Il est également possible de l'utiliser sur le lieu de travail
- Il est flexible suivant les besoins
Dossier pédagogique "Digital Skills II"
Le cours de cyber-sécurité maritime du dossier pédagogique «Digital Skills II» vise à fournir aux professionnels de la mer les connaissances et les compétences nécessaires pour minimiser la vulnérabilité des navires, prévenir les principaux cyber-risques et répondre efficacement aux cyber-incidents et attaques. La formation s'adresse aux professionnels de la mer qui occupent des postes à responsabilité à bord ainsi qu'au personnel à terre pour les sensibiliser à la gestion de la sûreté et de la sécurité liée aux cyber-menaces à bord. Retour d'expérience de l'Académie maritime estonienne de TalTech.
Le problème
- Il n'existe pas de programmes obligatoires de sensibilisation à la cyber-sensibilisation et d'éducation à la cyber-hygiène pour les gens de mer
- Manque de connaissances et d'expérience pour gérer les cyber incidents à bord des navires
- Aucun informaticien à bord des navires
- Incapacité à détecter des anomalies ou d'éventuels incidents à bord
- Manque de connaissances sur la manière de conserver des preuves numériques pour un diagnostic numérique plus approfondi
Le résultat est l'effet Dunning-Kruger aussi appelé syndrome de sur-confiance. En psychologie, l'effet Dunning-Kruger est un biais cognitif par lequel les personnes ayant des connaissances ou des compétences limitées dans un domaine intellectuel ou social donné surestiment fortement leurs propres connaissances ou compétences dans ce domaine par rapport à des critères objectifs ou à la performance de leurs pairs ou de personnes en général.
Domaines couverts par l'EP
- Cyber-sécurité en général (éléments essentiels, contexte réel et scénarios, principales menaces, acteurs, techniques et tactiques)
- Cyber-sécurité maritime (risques et menaces pour l'industrie maritime et les navires provoqués par les vulnérabilités des systèmes informatiques IT (Information Technology) et OT (Operational Technology) embarqués, transformation numérique pour l'industrie maritime et à bord des navires)
- Législation et lignes directrices (cadre de l'UE sur la cyber-sécurité, références de l'OMI et lignes directrices de l'industrie)
- Processus de gestion du risque cyber-maritime (éléments clés et bonnes pratiques pour les professionnels maritimes)
- Cyber-attaques dans l'industrie du transport maritime (analyse et études de cas)
Groupe ciblé
Professionnels de la mer qui occupent des postes à responsabilité à bord et également pour le personnel à terre afin de les sensibiliser à la gestion de la sûreté et de la sécurité liée aux cyber-menaces à bord.
- À bord : capitaine, officiers navigants, mécaniciens, SSO, officier sécurité des navires
- A terre : CSO, délégué à la protection des données, DPA, responsable informatique
Durée du cours
24 heures de contact livrées en 3 jours ouvrés, réparties sur 4 semaines.
De plus, au minimum 21 heures sont suggérées pour l'apprentissage indépendant et la recherche
Gains
Connaissance et compréhension
- Comprendre les termes et concepts essentiels de la cyber-sécurité
- Identifier les principaux cyber-risques et menaces, les acteurs de la menace et leurs objectifs
- Reconnaître et évaluer les cyber risques et menaces potentiels à bord (systèmes IT et OT)
- Indiquer et résumer le cadre juridique et les lignes directrices de l'UE, ainsi que les orientations de l'OMI sur la cyber-sécurité maritime
- Résumer le processus de gestion des risques cybernétiques conformément aux directives maritimes pertinentes
Aptitudes et compétences
- Interpréter l'intégrité des données et reconnaître les alertes
- Utiliser des appareils numériques à bord pour garantir les niveaux de sécurité requis pour les réseaux numériques, les serveurs et les applications
- Détecter et prévenir les cyber-attaques et décider des actions à entreprendre (mesures préventives et réactives)
- Connaître la gestion et l'évaluation des risques de cyber sécurité
Exemple d'une étude cas et évaluation : cas OT - ECDIS infecté par un logiciel de rançon
Configuration d’une station ECDIS avec cartes et capteurs connectés (équipement réel ou simulé) puis infection par un logiciel de rançon.
Le participant doit :
- Comprendre ce qui s'est passé avec le système ;
- Savoir quelles sont les actions suivantes (à partir de l’infection) ;
- Savoir où se procurer les fichiers de sauvegarde de la configuration du système, le DVD du système d'exploitation, etc. ;
- Réinstallez le système d'exploitation, le logiciel ECDIS et récupérez les cartes.
Conclusion
- L'industrie maritime a besoin d'une approche plus holistique pour une meilleure cyber-sécurité
- L'éducation et la formation en cyber-sécurité sont très importantes pour les spécialistes maritimes
- Augmenter le niveau de sensibilisation à la cyber-sécurité parmi la haute direction
- Collaboration accrue entre le milieu universitaire et l'industrie
- Conférenciers compétents nécessaires pour la formation de sensibilisation à la cyber-sécurité
- L'EP n'est qu'une première étape.
Cdt H. Ardillon
Vice-président de l'AFCAN
Secrétaire général du CESMA
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