Notre collègue F.X. Pizon sort ses archives… |
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A deux heures du matin, le NEWHAVEN s'échoue perpendiculairement à la côte, à 600 m de Berneval, commune située à 10 km dans l'est de Dieppe. Montant sur des fonds présentant une pente de 8 %, parsemés de blocs de marne tombés de la falaise, le navire casse rapidement son erre, mais rentre quand même dans la falaise où il fausse son étrave, et reste déjaugé à l'avant de deux mètres environ. Il faut se souvenir qu'à cette époque ancienne, il n'y avait pas de radar, ni de compas gyroscopique et pilote automatique, ni bien sûr de GPS. A marée basse, les passagers débarquent à pied sec et sont dirigés sur Dieppe par autocars. Il n'y a pas de blessés.
A Dieppe, le capitaine d'Armement de la Compagnie demande alors l'aide d'un puissant remorqueur pour tenter le renflouement à la pleine mer suivante. A 06h40, l'ABEILLE XI (1.200 CV.) appareille du Havre pour Dieppe, mais rend compte à 18h de l'échec de la tentative faite avec l'aide du BORDEAUX, cargo de la Compagnie des Chemins de fer de l'État. Le 6 août, le NEWHAVEN, qui a été poussé par l'action de la houle et des courants, est maintenant, légèrement couché sur son flanc tribord, cap au sud-ouest, l'avant à 9 m de la falaise et l'arrière à 25 m. Il repose sur de la marne dure, de même nature que la falaise. Les services techniques des Chemins de Fer entreprennent le démontage des hélices, des lignes d'arbres et du gouvernail afin d'alléger l'arrière du paquebot. Les ABEILLES IV et V et le vapeur de sauvetage MARIE-MADELEINE arrivent sur place dans la matinée. M. BASTIAN, chef de la Branche Sauvetage de la Compagnie des ABEILLES prend alors la direction de toutes les opérations qui seront entreprises. C'est ainsi qu'il fait élonger à 250 m au large des filins d'acier, marqués par des bouées, pour permettre le passage des remorques à bord du NEWHAVEN à la marée montante. |