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ECDIS : Incompréhension, confusion, mais bientôt obligation
Extraits de plusieurs articles de Fairplay par le Cdt Ph. SUSSAC.
Alors que la première date pour l'obligation de l'ECDIS (Electronic Chart Display and Information System) est pour bientôt (1er juillet 2012 pour certains navires neufs), des éléments nouveaux auront des conséquences importantes sur les coûts d'installation et de formation.
Début septembre, le IHO (International hydrographic office) pense pouvoir finaliser un test qui, on l'espère, sera largement disponible en octobre, test destiné à vérifier si un système déjà installé est conforme aux derniers standards. Si ce n'est pas le cas, il faudra y remédier. On pense que les systèmes antérieurs à 2008 ne sont pas conformes, et ne pourraient être utilisés sans carte papier.
L'ECDIS est un changement profond en ce sens que jusqu'à présent, tous les progrès (GPS, AIS) ajoutaient des aides à la navigation. Maintenant, une aide de base, la carte papier, est destinée à être supprimée (ou non utilisée). Les standards d'utilisation des différents fabricants sont différents au point qu'une formation spécifique pour chacun est tout à fait souhaitable, une formation "sur le tas" pour un appareil spécifique est totalement à exclure. De nombreux contrôles ont montré des insuffisances dans la pratique de l'utilisation des systèmes installés (il y a déjà eu un échouement "assisté" par ECDIS: CFL Performer). Les différents États ont à définir leur obligation de formation. Il n'y a aucune uniformisation, ni dans les différentes obligations (spécifications ou temps de formation), ni dans les systèmes de secours nécessaires à prévoir. Il n'est actuellement pas prévu de mention à la Convention STCW ou au Code ISM. L'armateur n'a pas vraiment d'indication claire mais doit être conforme.
Un contrôle fait par un Club P&I portant sur 360 installations a montré que bien des officiers n'avaient aucune formation, l'armateur faisant valoir que ce n'était pas le système principal de navigation. Le même argument a été mis en avant pour des manques de mise à jour (depuis le neuvage), les officiers ignorant, en fait, qu'ils avaient un système incorrect, ne s'en servant qu'assez peu et de toute façon que comme carte.
Il semble, pour certains, que la définition même de l'ECDIS est confuse: Ce n'est pas un simple remplacement des cartes. Il y a le "I" de "information". Doit-il y avoir, en plus de ce qui était prévu depuis l'origine, par exemple, les prévisions météo, un planning automatique de route, les attaques de pirates signalées …etc? Est-ce que le service du fabricant doit être disponible dans le monde entier?
Pour le secours, certains fabricants proposent l'installation d'un deuxième calculateur, avec l'équivalent d'un disque dur mobile, permettant une permutation en quelques minutes. Certains ont expliqué que sans cartes papier à jour, un troisième appareil de secours sera nécessaire dans certaines circonstances !
Les armateurs ont à acheter un appareillage coûteux qui sera pour longtemps sur les passerelles, alors que, encore le 1er septembre, de nombreuses organisations professionnelles ont indiqué que le groupe de travail (du Nautical Institute) prévoyait encore des "changements significatifs" dans les compétences demandées aux utilisateurs. L'achat uniforme d'un type d'appareil dans une compagnie, avec formation spécifique des officiers, est une illusion à cause des ventes de navires maintenant fréquentes.
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