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GPS : Attention à la défaillance d'un système multi-connecté unique.
Traduction libre par le cdt Ph. SUSSAC d'un article de Paul Williams (cadre de la GLA) paru dans Fairplay.
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Le mois dernier (janvier), la General Lighthouse Authority (GLA) a annoncé un déploiement de l'e-Loran, une technologie radio basse fréquence donnant une redondance effective et peu coûteuse à un système de navigation par satellite (GNSS) tel que le GPS. Le déploiement dans le Pas-de-Calais, zone de trafic très important, marque la première étape d'un projet pour son établissement dans l'Est du Royaume-Uni.
Dans de nombreuses activités, il y a maintenant une dépendance dangereuse au GNSS et aux systèmes similaires qui donnent, par essence, des signaux extrêmement faibles. Ils sont facilement interrompus ou brouillés, entrainant ainsi un possible arrêt du service dans de larges zones et dans de nombreux secteurs d'activités utilisant ce service, notamment les télécoms, les systèmes financiers, les contrôles divers et bien sûr la navigation maritime.
Par ailleurs, les mêmes inconvénients affectent aussi le système Galileo. Il est important qu'un système tel que l'e-Loran soit disponible en permanence afin de le fiabiliser pour que son déploiement soit assuré. Dans la navigation maritime, l'arrêt total de service, bien que gênant et peut-être dangereux sera, au moins, constaté. Cependant, il y a plus dangereux et insidieux lorsqu'une différence ou une erreur très faible et indétectable se produit. Cela entraine de mauvaises informations (HMI) donnant un faux sentiment de sécurité sur la position, avec une carte par ailleurs correcte.
Ces dernières années, l'intérêt pour des systèmes de secours a grandi, encouragé par l'augmentation de la disponibilité de brouilleurs de GPS efficaces sur un signal particulièrement faible. Bien que l'usage de ces appareils soit illégal, leur vente est autorisée et on en trouve pour quelques dizaines de livres sterling.
Il y a de plus en plus de signalements d'utilisation de brouilleurs sur les routes britanniques, dont celles voisines des ports. Le projet Sentinel a mis en place des appareils autour du pays qui ont démontré une utilisation fréquente de ces brouilleurs. Bien que l'on pense que c'est surtout dans le but de bloquer le tracking de véhicules de sociétés, ces appareils sont plus puissants que leurs utilisateurs ne le pensent et ils perturbent les récepteurs GPS à des kilomètres à la ronde. De plus, des brouilleurs beaucoup plus puissants ont été saisis dans des affaires de détournements/vols de camions au voisinage de ports importants.
Quels seraient les effets d'un dérangement du GNSS à bord d'un navire? Ces dernières années, la GLA a effectué plusieurs essais en mer du Nord, essais qui ont montré non seulement combien il est facile de brouiller les systèmes de navigation, mais aussi que de nombreux appareils sont connectés au GNSS. Par exemple, le signal est transmis à l'ECDIS, aux autres navires par l'AIS, utilisé pour le gyro-compas, et même le radar. Un brouilleur de seulement 1,5 Watt émettant en mer peut affecter les récepteurs à une distance supérieure à 15 milles.
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Il est également connecté au système d'appel sélectif numérique, composant du protocole "search and rescue", au VDR, éventuellement au système de positionnement dynamique, à des équipements de surveillance et même à l'heure en service. Selon la puissance du brouillage, les effets peuvent donner des fausses indications pouvant ne pas être détectées par le marin. La GLA commence à mettre en place l'e-Loran, comme complément et secours, effectifs et efficaces, au GNSS. L'e-Loran, substitut modernisé du Loran-C, donne une position près de 40 fois plus précise.
L'intérêt de ce "back-up" a déjà été reconnu par les exploitants et P&O a installé un récepteur e-Loran sur le Spirit of Britain.
Une indication précise de la position est essentielle pour une navigation sûre avec les cartes électroniques modernes. Avec des systèmes de navigation par satellite si sensibles aux parasites ou brouillages, le shipping ne peut s'en satisfaire et doit rechercher des systèmes alternatifs pour éviter la "panne". Une action plus réactive pour développer une radio-navigation destinée à atténuer la vulnérabilité du GNSS est nécessaire.
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