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AIS et voiliers de course en solitaire


Un peu après le départ de la route du Rhum, un petit tour sur les sites de localisation de navires a fait apparaître quelques particularités.
Quelques-uns des voiliers classés dans la catégorie «Ultime» (grand trimaran de course) ont entré comme type de navire dans l'AIS «sailing vessel». D'autres, pourtant quasiment identiques aux premiers cités, apparaissent comme HSC (navire à grande vitesse).
Plusieurs ont ajouté au nom du navire le fait qu'il n'y a qu'une personne à bord.
On peut même voir les deux pour un même navire.
«Je suis un navire à grande vitesse (rien n'indique que c'est un voilier), je vais vers … l'horizon (en fait je traverse l'Atlantique), je navigue à 35 nœuds, je suis seul à bord !».

Le fait que les navigateurs solitaires ne respectent pas l'obligation de veille H24 n'est pas nouveau mais n'émeut pas l'administration en charge. Indiquer cela à la suite du nom du navire est un peu comme si on taguait une voiture avec «je ne suis pas assuré ou je n'ai pas de permis…» mais je conduis quand même !

Le fait d'indiquer HSC comme type de navire ne peut qu'induire en erreur l'officier de quart à la passerelle d'un navire de commerce.
Un HSC ne bénéfice pas des mêmes privilèges qu'un voilier.
Comment l'officier va t-il gérer ce navire filant trois fois plus vite que lui, qu'il ne voit pas encore physiquement car soit la visibilité est médiocre, soit il ne voit pas la silhouette de ce navire très bas sur l'eau, qui en plus, est peut-être équipé de voiles noires ou très sombres à cause du matériau qui les compose.
Peu de chances qu'il sache que des voiliers de course sont définis HSC comme type de navire. Il pensera donc que cet écho radar est un navire à propulsion mécanique. Pour peu qu'il vienne sur son bâbord ou rentre dans la catégorie des navires rattrapant selon COLREG, que le trafic soit intense, l'officier de quart sur le cargo ne va pas entreprendre «largement à temps» une manœuvre pour éviter la collision.
Quand il notera que ce HSC ne change pas de route, il pourra alors être trop tard pour éviter la collision. A 35 nœuds, ça vient vite et le «gros» cargo manœuvre lentement.

Cdt Bertrand DERENNES
Secrétaire général de l'AFCAN
 
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