Retour au menu
Création d'une Zone de Protection Écologique (ZPE) en Méditerranée
(Informations fournies par la préfecture maritime de Méditerranée)
- Zone de protection écologique
|
|
Parmi les mesures arrêtées à la suite du naufrage du pétrolier
"Erika", le Comité Interministériel de la Mer (CIMer) du 28 février 2000 a décidé de créer une zone
de protection écologique (ZPE) en Méditerranée, en concertation avec les États voisins et la Commission
européenne.
L'objectif est de donner à la France une compétence juridictionnelle
en matière de répression des rejets illicites en mer au delà de ses eaux territoriales. Les contrevenants
étrangers pourront donc être poursuivis devant le Tribunal de Grande Instance de Marseille, compétent
pour l'ensemble de la façade méditerranéenne (loi n°2001-380 du 3 mai 2001 et décret n°2002-196 du 11
février 2002), pour les infractions commises dans la Zone de protection écologique, au-delà de la mer
territoriale sous souveraineté française.
|
Le projet de loi a été adopté par le conseil des ministres du 27
février 2002. Instaurée par la loi n° 2003-346 du 15 avril 2003, la zone
de protection écologique en Méditerranée est entrée en vigueur avec le
décret n° 2004-33 du 8 janvier 2004 qui fixe ses délimitations (voir carte).
Cette délimitation a été effectuée en concertation avec l'Espagne
(qui a institué une Zone de Protection des Pêches en août 1997), l'Italie, Monaco et l'Algérie.
- Répression des pollutions.
Les infractions en matière de rejets illicites en mer sont jugées
par le tribunal de grande instance de Marseille, compétent pour l'ensemble de la façade méditerranéenne.
A ce jour, cette compétence s'applique aux infractions commises en eaux intérieures et en mer territoriale
sous souveraineté française.
Le Tribunal de Grande Instance de Marseille est l'un des trois tribunaux
de grande instance en France à avoir compétence en matière de rejets illicites en mer, les autres étant Le Havre
et Brest. Son domaine de compétence s'étend sur toute la façade méditerranéenne (loi n°2001-380 du 3 mai 2001
et décret n°2002-196 du 11 février 2002). Ce tribunal, spécialisé dans le domaine des rejets illicites de toute
nature, peut juger les infractions commises dans la ZPE, la mer territoriale, les eaux intérieures et les voies
navigables françaises. Il faut noter que dans le cas d'un bâtiment français coupable de rejet illicite hors
des espaces maritimes sous juridiction française, c'est le TGI de Paris qui est compétent.
Seules les peines d'amende pourront être prononcées à l'encontre des
navires étrangers pour les infractions commises au-delà de la mer territoriale.
- Organisation de la répression.
L'Instruction du Premier ministre du 6 septembre 1990 sur la
répression des pollutions confie au CROSS le soin de centraliser les informations concernant les
pollutions et de coordonner, sous l'autorité du préfet maritime, les interventions de recherche et de
constatation des infractions nécessaires pour engager les poursuites.
Lorsqu'un rejet illicite en mer est constaté, la plupart du temps par un aéronef de la
marine nationale ou des douanes, celui ci en rend compte aussitôt au CROSSMED.
Le CROSSMED est chargé par l'instruction du Premier ministre du 15 juillet 2002 de
centraliser les informations et de coordonner les interventions de recherches
nécessaires à la constitution du dossier de poursuite. Sous l'autorité du préfet
maritime et en concertation avec le procureur de la république il peut être décidé de
procéder à des compléments d'investigation. Par exemple, après concertation avec
le procureur de la République de l'autorité responsable de la direction de l'enquête,
le préfet maritime peut faire procéder à l'inspection du navire suspecté. A l'extrême,
le recours à la coercition, voire à l'emploi de la force, en application de la loi n°94-
589 du 15 juillet 1994 est possible.
Si les circonstances le justifient, le procureur de la République en concertation avec
le préfet maritime peut décider du déroutement du navire vers un port français, ou
une zone d'attente ou de mouillage. L'immobilisation du navire peut alors être
prononcée par l'autorité judiciaire. Pour illustration, trois immobilisations ont été
prononcées pour les trois bâtiments pris en flagrant délit depuis le début de l'année
2004. L'immobilisation est levée après paiement d'une caution. Dans ces trois cas
les cautions étaient comprises entre 50 000 à 400 000 euros. Les propriétaires des
navires et leurs capitaines sont ensuite convoqués pour une comparution ultérieure
devant le tribunal de Marseille.
La volonté du gouvernement de sanctionner les rejets illicites a été récemment
réaffirmée avec la publication au journal officiel de la loi 2004-204 du 9 mars 2004
portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité, qui alourdit les
sanctions à l'encontre des pollueurs.
- Coordination des moyens.
L'efficacité maximale doit être atteinte dans l'emploi des avions
des douanes et de la Marine nationale. Leurs missions sont coordonnées avec les missions des
patrouilleurs de service public, afin de pouvoir dérouter un navire ayant commis une infraction.
Retour au menu
|