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Si donc vous appliquez comme il se doit les circulaires MSC-MEPC.7/Circ 5, 6 et 7 qui accompagnent la dernière publication du Code ISM (Edition 2010), vous suivez les fortes recommandations de votre « pavillon » sur :
NB : L'exigence d'un minimum d'analyses de near-misses est un non-sens aussi bête que la hantise de la présence d'une seule non-conformité dans le palmarès des vettings ! En effet, s'il n'y a pas de near-misses analysés c'est peut-être qu'il n'y en a pas eu du tout comme les accidents*. C'est aussi souvent un problème de formation, on n'a toujours pas compris l'intérêt de l'analyse de l'accident qui n'a pas eu lieu. De là à en exiger un minimum, c'est ridicule. Comme éviter à tout prix une non-conformité? En effet pour moi, trouver des non-conformités en interne prouve que la compagnie fait sérieusement ses audits. On arrive donc à la situation suivante : dans certaines compagnies « bidon » exploitant des navires « poubelles », les audits internes, quand il y en a, sont toujours vierges de non-conformités. Par contre les audits externes eux en sont remplis. Pour la formation de la Personne désignée (MSC-MEPC.7/Circ.6) on a laissé une petite porte ouverte lorsque la Personne désignée a déjà une certaine expérience. Rassurez-vous, nos cadres de terre vont s'y engouffrer car pas beaucoup d'entre eux, parfois formés uniquement sur le tas et sans aucune expérience maritime, s'abaisseraient à reconnaître qu'ils ont besoin de formation. |
NB. Pour ne pas braquer les cadres et patrons, au lieu de proposer une « formation » je leur propose un « coaching » … c'est quasiment la même chose, mais ça passe mieux. |
NB Demi-dieu : expression récente d'un capitaine dans la meilleure revue maritime actuelle (Safety At Sea). |
NB Le Code ISPS avait été une grande initiative pour rapprocher ces deux parties de notre industrie qui traditionnellement ne s'aimaient pas beaucoup. Aujourd'hui, tous les marins et tous les dockers du monde soutiennent cette initiative et nous souhaitons qu'elles s'appliquent aussi rapidement au monde de la pêche qui, tout le monde le sait, bat tous les records de dangerosité : un accident maritime sur deux est à la pêche.
SOHSP : de quoi s'agit-il ?En quelques mots, il s'agit de gérer au sein du Code ISM les éléments suivants :
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ISM 1.2.2.1 : Offrir des pratiques d'exploitation et un environnement de travail sans danger.
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Avec le SOHSP, les Directives sont à présent plus claires dans un paragraphe qui lie également l'identification et l'évaluation des risques, ce qui est logique. On rejoint donc là le deuxième objectif exigé dans le Code ISM : (ISM 1.2.2.2) Evaluer tous les risques identifiés pour ses navires, son personnel, l'environnement et établir des mesures de sécurité appropriées. A bien regarder on aurait pu depuis longtemps lier les deux objectifs dans une seule phrase du type : Identifier et évaluer les risques des opérations du navire afin d'établir un environnement de travail aussi sécurisé que possible. C'est une proposition. |
Le lien avec la MLC 2006.De par sa règle 4.3, la Convention maritime du travail élaborée en 2006 et applicable cette année, exige un programme de santé et sécurité au travail comprenant la prise en compte des instruments internationaux applicables relatifs à la prévention des accidents à bord des navires en mer ou au port. Les mesures exigées par cette Convention s'intègrent aussi dans un SMS en appliquant le recueil des Directives pratiques du BIT (petit document remarquable bien souvent oublié dans la bibliothèque du bord) et tout le cortège de l'analyse des accidents et de la formation initiale et continue. Pavillon RIF ou non, il va bien falloir que notre administration précise pas mal de choses. On attend.En conclusion.Il est significatif aujourd'hui que les meilleurs SMS commencent par une évaluation des risques de leur métier à tous les niveaux et une décision sur les mesures de réduction de ces risques pour offrir aux marins des conditions de travail telles que le nombre d'accidents continue à diminuer.De toute façon, aujourd'hui vous n'avez pas le choix et la plupart des pavillons ont déjà communiqué sur ce sujet (MI -Marshall Islands- Marine Guideline 2-11-3 et aussi BMA - Bahamas - bulletin N°145 qui préfère rappeler les « Codes of practice du BIT » ou de la MCA britannique). Les autres éléments du programme SOHSP sont tout aussi intéressants ainsi que leur intégration dans un SMS et devraient faire l'objet de quelques futures pages intéressantes dans la présente publication. Le Code ISM qui a pris depuis longtemps la gestion du facteur humain a enfin acquis ses lettres de noblesse. Le dire après trente pages prouve qu'il ne faut jamais abandonner, les persévérants gagneront toujours. |
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* Les statistiques le prouvent, le facteur humain est responsable de 80 % des accidents maritimes. Il résulte donc que les near-misses sont également à 80% d'origine « défaillance humaine » et c'est ce que vous allez trouver théoriquement dans votre analyse périodique. MAIS à chaque near-miss avez-vous pensé à analyser que c'est peut-être le « facteur humain » (un réflexe, une réaction intuitive) qui a évité que ce soit un « vrai » accident ? … et, si vous avez heureusement mis en place une culture de « non blâme » dans votre compagnie, peut-être avez-vous pensé à mettre en place aussi un « award » pour la « meilleure intervention » à l'origine d'un near-miss ?
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