Le Sous-comité CCC (Sub-Committee on Carriage of Cargoes and Containers / Sous-comité du transport des cargaisons et des conteneurs) a tenu sa deuxième session du 14 au 18 septembre 2015, sous la présidence de M. H. Xie (Chine), au siège de l'OMI, à Londres. Rappelons que ce Sous-comité est le successeur du Sous-comité DSC (Sub-Committee on Dangerous Goods, Solid Cargoes and Containers/Sous-comité des marchandises dangereuses, des cargaisons solides et des conteneurs).
En l'absence du Secrétaire général de l'OMI, Monsieur Sekemizu, c'est Monsieur Winbow, directeur de la Division de la Sécurité Maritime qui a ouvert la session. Il a souligné l'importance de quelques-uns des points de l'ordre du jour de la session. Parmi ceux-ci :
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Le code IGF (Code of Safety for Ships using Gases or other Low flashpoint Fuels/ Recueil de règles de sécurité applicables aux navires utilisant des gaz ou autres combustibles à faible point éclair) a été approuvé par le MSC.94 (17-21 novembre 1994) et adopté par le MSC.95 (3-12 juin 2015) ainsi que les amendements à la convention SOLAS nécessaires pour le rendre obligatoire sous cette convention. Son entrée en vigueur est prévue le 1er janvier 2017. Pour l'instant, ce code ne traite que d'un seul combustible, le gaz naturel liquéfié (LNG). Il s'agit donc d'inclure dans le code des prescriptions traitant d'autres combustibles.
Trois types de combustibles ont essentiellement fait l'objet de discussions, rendues longues et difficiles par le peu de propositions structurées (ai-je compris) :
Les alcools éthyliques/méthyliques (methyl/ethyl alcohol). Leur utilisation permet de respecter les normes de rejet d'oxydes de soufre et d'oxydes d'azote et offre un bilan carbone favorable mais présente des risques additionnels (inflammabilité et toxicité) qu'on doit maitriser.
Les piles à combustibles (PAC/Fuel Cells).
Cette technologie présente un intérêt certain si on considère les émissions polluantes mais elle n'est pas actuellement utilisée à grande échelle pour des puissances nécessaires sur de grands navires. Plusieurs points attendent les résultats d'études en cours voire nécessitent des études supplémentaires (Air vicié, gaz résiduels, système de ventilation, configuration des espaces, dispositifs de contrôle, de surveillance et de sécurité). Il a été décidé de ne prendre en considération que les seules piles dont le combustible est le gaz naturel, sans stockage d'hydrogène. Un projet de modification du code IGF a été élaboré.
Les fuels à faible point éclair (Low-flashpoint oil fuels).
Il s'agit là de propositions visant à utiliser à bord des navires des combustibles de type gazole ayant des points éclair inférieurs à 60°C ce qui faciliterait évidemment l'adéquation aux prescriptions relatives aux taux de soufre. A l'heure actuelle, il existe toutefois une forte opposition à l'utilisation de tels combustibles : un point éclair supérieur à 60°C est considéré comme un gage intangible de sécurité, l'adoption d'un point éclair plus bas entrainerait de grands bouleversements dans les conventions et codes (sans parler d'un travail considérable de mises à jour des différents instruments de l'OMI). Le Sous-comité a toutefois invité les délégations à faire de nouvelles propositions dans ce cadre. Un groupe de travail par correspondance poursuivra ces travaux jusqu'au CCC 3, prévu en septembre 2015.
La convention internationale sur la sécurité des conteneurs de 1972 (CSC 72/International Convention for Safe Containers, 1972), est entrée en vigueur en 1977 et a été régulièrement modifiée depuis. Ses buts sont, d'une part, le maintien d'un niveau élevé de sécurité de la vie humaine lors du transport et de la manutention des conteneurs par la définition de procédures d'essai et de normes de résistance et, d'autre part, la facilitation les transports internationaux par conteneurs par la prescription de règles de sécurité internationales uniformes, applicables à tous les modes de transport terrestre. La convention comprend deux annexes : l'annexe I précise les règles concernant l'essai, l'inspection, l'agrément et l'entretien des conteneurs tandis que l'annexe II précise les règles de construction en matière de sécurité, les essais et les méthodes d'essai. L'annexe I précise également les procédures conduisant à l'agrément par l'administration d'un État contractant (ou par une organisation agissant en son nom) des conteneurs utilisés dans les transports internationaux.WP.3 Amendements au code IMSBC et à ses suppléments. Prescriptions obligatoires relatives à la classification et à la déclaration des cargaisons solides en vrac en tant que substances nuisibles pour le milieu marin (J'ai participé à ce groupe de travail)
Projets d'amendements :Le groupe a établi le projet d'amendements aux Recommandations révisées relatives à l'interprétation et à la mise en œuvre harmonisées de la convention internationale de 1972 (CSC.1/Circ.138/Rev.1) et le projet d'amendements aux directives pour l'élaboration d'un programme agréé d'examens continus (ACEP) (CSC.1/Circ.143), ainsi que les projets de circulaires CSC connexes.Base de données globale ACEP (Approved Continuous Examination Programs/Programmes agréés d'examens continus) :Le Bureau International du Conteneur (BIC), sis à Paris, a développé une base de données des numéros ACEP afin d'améliorer le suivi de la conformité des conteneurs en circulation conformément au programme approuvé de suivi continu (ACEP). Cette base permet également d'assurer un suivi global de la conformité. Il a été souligné, à plusieurs reprises, que les gouvernements ne communiquaient pas toujours les données imposées par la convention CSC. Le Sous-comité a approuvé une mise à jour des circulaires relatives à l'ACEP afin d'intégrer la base de données du BIC et a invité les gouvernements à communiquer les informations par l'intermédiaire de cette base de données.arrêt controle Procédures de vérification du poids des conteneurs :Il a été procédé au recensement et à l'état d'avancement des différentes procédures de contrôles des poids des conteneurs actuellement en cours d'élaboration et de finalisation. Des dispositions de la convention SOLAS entreront en vigueur le 1er juillet 2016 et le Sous-comité a rappelé aux gouvernements qu'ils devaient mettre en place les dispositifs de mise en œuvre de ces prescriptions.
Bauxite et liquéfaction des cargaisons solides.La perte du vraquier Bulk Jupiter, transportant une cargaison de bauxite, le 2 janvier 2015, qui a entrainé la mort de 18 marins a provoqué une vive émotion dans le monde maritime d'autant plus que la bauxite n'était pas classée jusqu'alors comme une cargaison particulièrement dangereuse. Une circulaire préparée par le groupe a été approuvée par le Sous-comité. Son but est la mise en garde des capitaines eu égard aux risques de liquéfaction des cargaisons de bauxite. Par ailleurs, l'Australie, le Brésil, la Chine ont entrepris une étude concernant le transport de la bauxite. Un groupe de travail par correspondance, coordonné par le Japon, traitera, d'ici le CCC 3 des problèmes de comportement des cargaisons de bauxite. A la demande de plusieurs délégations, cette étude a été étendue aux cargaisons de charbon.MARPOL annexe V :
Projet d'amendements contenant des prescriptions obligatoires relatives à la classification et à la déclaration des cargaisons solides en vrac en tant que substances nuisibles pour le milieu marin. Le but de ces amendements est de maitriser le rejet des résidus des cargaisons relevant du code IMSBC. Les discussions ne furent pas toujours faciles.
Jean-François Fauduet
Membre de l'AFCAN
Conseiller technique de la délégation Française