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La Royal Navy "réduite à l'impuissance"
par les lois sur la piraterie.



       Des présumés pirates somaliens capturés par la Royal Navy ont été remis en liberté, avec du carburant, de la nourriture et de l'eau. A trois occasions, ils ont été libérés alors même que des otages avaient été découverts à bord de leurs embarcations. Ces révélations extraordinaires, faites par le ministre britannique de la défense, la baronne Taylor, vont augmenter l'inquiétude sur le rôle que la Navy peut jouer dans la lutte contre la piraterie.

       En novembre dernier, il est apparu qu'un bâtiment de la Royal Navy se trouvait à côté d'un voilier britannique pendant que des pirates capturaient ses occupants. Ils sont toujours retenus et menacés de mort par leurs ravisseurs. La baronne Taylor a déclaré que, en quatre occasions l'an dernier, des gangs lourdement armés opérant au large de la Somalie, avaient été ravitaillés pour des motifs humanitaires. Aucun des 66 suspects capturés par la Royal Navy l'an dernier, n'ont été poursuivis. Un ancien commandant de la Navy a expliqué que la Royal Navy semblait participer à un "système de sécurité sociale maritime" plutôt que de faire respecter la Loi en haute-mer.

       Mike Critchley, rédacteur en chef du magazine Warship World, a déclaré : "Je me sens désolé pour les officiers de la Royal Navy qui, de nos jours, doivent appeler un avocat à Londres avant d'être autorisés à faire quoi que ce soit. Auparavant, le commandant aurait reçu l'ordre d'y aller et de régler le problème. Je suis sûr que l'information va bientôt se répandre au sein des pirates que, même s'ils tombent en panne de carburant à 200 nautiques des côtes, un gros bateau gris va venir les aider."

       L'ancien président des Conservateurs, Lord Tebbit, qui a soulevé plusieurs questions parlementaires sur le sujet, a indiqué que, en privé, les ministres ont répondu que les pirates présumés n'étaient pas arrêtés par crainte qu'ils ne demandent l'asile en Grande-Bretagne. Lord Tebbit a précisé que la Royal Navy semblait réduite à l'impuissance par le "fatras des lois sur les droits de l'homme et le politiquement-correct". Il a expliqué que la libération de suspects armés, dont certains retenaient des otages, "illustre à quel point nos lois sur l'immigration et le droit d'asile sont devenues absurdes".

         En novembre 2008, des marins de la frégate HMS Cumberland ont arrêté huit pirates somaliens alors qu'ils attaquaient un cargo néerlandais dans le golfe d'Aden. Deux autres ont été tués lors d'échanges de tir. Les pirates ont été remis au Kenya pour y être jugés. Lord Tebbit raconte qu'on lui a dit que les arrestations avaient provoqué la "panique" au Foreign Office et au Home Office à cause de leur crainte que les pirates ne déposent des demandes légales d'asile. Les chiffres montrent que depuis lors, les marins de la Navy ont abordé six autres navires présumés de pirates au large de la Somalie, avec un total de 66 pirates, dont tous étaient armés. Parmi les armes saisies, il y avait des lance-roquettes, des fusils d'assaut, des pistolets et des munitions. Dans trois cas, des otages ont été découverts à bord et libérés.

       Cependant, la baronne Taylor a indiqué que tous ces pirates présumés avaient été libérés, parce qu'il n'y avait "pas assez de preuves" pour arrêter qui que ce soit. Dans quatre cas, la Navy a fourni de l'eau, du carburant et de la nourriture aux pirates. Elle a précisé que cela avait été fait "conformément à notre devoir selon la loi internationale sur l'assistance et la protection de la vie en mer".
(Daily Mail, repris par Eagle Speak 29/01/10)

       La Navy prétend que ses officiers ne sont entravés par la crainte que des pirates présumés ne demandent l'asile puisque cela ne peut être fait que dans un "port d'entrée". Un porte-parole a ajouté : "La Royal Navy traite les cas de piraterie présumée sérieusement et au cas par cas". "S'il n'y a pas assez de preuves, y compris des témoins peu coopératifs, pour garantir une condamnation, alors tout le matériel est détruit et les pirates présumés sont libérés avec assez de carburant et de nourriture pour retourner à terre, conformément à nos obligations légales internationales."
(Western Morning News (Grande-Bretagne) repris par le Portail des sous-marins 29/01/10)


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