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Aide-mémoire pour le transport maritime de fardeaux de bois

 
Traduction libre par le Cdt J.P. DALBY du MAIB Safety Digest 3/2009



Les faits :

       Un cargo de 7000 tonnes de port en lourd avait embarqué une cargaison de bois débité en fardeaux dont près de la moitié était chargée en pontée. Les prévisions météo pour la première partie du voyage n'étaient pas bonnes, mais le capitaine navigua avec précautions, modifiant sa route quand cela était nécessaire afin de garder la mer de l'avant et de réduire les mouvements du navire.

         Au bout de quatre jours de traversée, alors qu'il passait un dispositif de séparation de trafic, il reçut un avis de coup de vent imminent de sud virant à l'ouest force 8 à 10. Le capitaine décida de changer de route pour aller s'abriter dans le sud une fois passé le dispositif de séparation.

       Le vent venait de l'avant bâbord, provoquant une gite sur tribord. Le capitaine transféra du ballast de la citerne latérale tribord vers celle de bâbord pour corriger la gite. Peu de temps après, le vent força soudainement et vira sur l'avant tribord du navire. Au moment où le capitaine envisageait de retransférer le ballast il constata que la pontée de bois commençait à riper sur tribord quand le navire roula sur tribord puis lorsque le navire roula sur bâbord la cargaison ripa sur bâbord et continua à glisser jusqu'à ce que le navire ait une gite de près de 40 degrés sur bâbord. A ce moment là, des saisines en fil d'acier cassèrent et des montants de pontée cédèrent et la moitié de la pontée fut perdue à la mer. Le navire se redressa et se stabilisa avec une gite de 15 degrés sur bâbord après sa perte de cargaison.


       Du fait que l'équipage était dans la machine, le moteur principal et les groupes ne stoppèrent pas, mais il fallut redémarrer la pompe de la commande hydraulique du pas de l'hélice à pas variable pour conserver de la propulsion. Après transfert de ballast la gite du navire fut réduite à moins de 5 degrés.

       Les gardes-côtes furent contactés et le navire dirigé vers un port où la pontée fut déchargée puis ré-arrimée pour la suite du voyage. Les seuls dégâts subis concernèrent les montants de pontée, les saisines et le pavois bâbord sur lequel les montants étaient mis.

Les leçons :

  1. L'arrimage de la cargaison ne tenait pas compte des précautions de sécurité essentielles telles que :

    • L'arrimage n'était pas serré car les élingues utilisées pour le chargement avaient été retirées une fois les fardeaux en place.
    • Il n'y avait pas suffisamment de friction du fait que les panneaux de cale étaient lisses, les bandages d'acier des fardeaux reposaient directement sur le pont et l'emballage plastique des fardeaux était lisse aussi.
    • La prise au vent était trop importante pour le saisissage mis en place, car l'empilement de la cargaison était supérieur à celui préconisé par le code OMI de chargement de bois en pontée.

    L'ensemble de ces médiocres méthodes a augmenté les chances de voir la cargaison riper durant la traversée.
 
  1. Bien que, en fin de compte, ce soit une brève dégradation du temps qui ait amené le ripage de la cargaison, des vents forts avaient été annoncés avant l'accident. Il y avait un plan pour se mettre à l'abri mais on s'en était trop éloigné compte tenu des prévisions. S'assurer que les plans pour se mettre à l'abri sont réalisables. Se mettre à l'abri de bonne heure et éviter de se faire piéger en n'ayant aucun point de repli.


  2. Il n'y avait pas de mains courantes ou de lignes de sécurité gréées sur la pontée. Cela a eu deux conséquences. La première est que le saisissage n'a pu être contrôlé et raidi durant les deux jours qui ont précédé l'accident, les conditions météo rendant dangereux l'accès sur la pontée. La seconde est que le seul moyen pour accéder à la teugue était de passer sur la pontée. Sans aucun accès sûr, l'atteindre en cas d'urgence aurait été probablement dangereux.


  3. Le plan d'arrimage de la pontée ne faisait que certaines citernes, y compris les ballasts des double fonds ne pouvaient être sondées. Le code OMI de chargement de bois en pontée indique que les équipements de sécurité, y compris les trous de sondes doivent rester accessibles après arrimage de la cargaison à bord. Barrer l'accès à des zones du navire empêche l'équipage de faire efficacement face à des urgences.


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