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CAMPÉS DANS L'INACTION...
Traduction libre par Claude Peltier de l'éditorial de Malcom LATARCHE dans FAIRPLAY de septembre 2012.

 

Alors que les sauveteurs du MSC Flaminia font le nécessaire pour que le sauvetage du navire endommagé soit un succès, les autorités Européennes, une fois encore, tournent le dos à un navire en difficulté.


       Les gouvernements Européens et l'UE aiment à prétendre que lorsqu'il est question de maritime, ils appliquent les plus hauts standards. Mais il devient évident qu'en dépit de ces belles paroles, lorsqu'il faut prendre des décisions fortes et entreprendre des actions décisives, ils manquent à leur obligation.

       On pourrait imaginer qu'on a tiré les leçons suite aux incidents de l'Erika en 1999, du Castor en 2001 et du Prestige en 2002.
Dans ces trois cas, les gouvernements nationaux ont refusé de donner assistance en ne donnant pas un lieu de refuge, ceci faisant qu'un incident jusque-là gérable devint quelque chose d'ingérable.

       Dans le cas de l'Erika et du Prestige, il en a résulté des pollutions massives, qui ont coûté une fortune en coûts de nettoyage et en frais de procédure. La fin a été plus heureuse dans le cas du Castor mais seulement après que le navire ait été en remorque pendant des semaines autour de la Méditerranée du fait que les États refusaient l'accès du navire dans leurs eaux territoriales. Ces évènements ont revitalisé les délibérations à l'OMI qui duraient depuis 20 ans environ. L'Organisation a adopté des guidelines sur les places de refuge pour les navires nécessitant une assistance, mais cela est resté plutôt vague. En dépit de plusieurs tentatives pour faire avancer la chose, les progrès ont été limités.
 

       Plus récemment en juillet de cette année, une fois encore les autorités ont refusé de donner un lieu de refuge à un navire en détresse. Ainsi qu'il a été rapporté, MSC Flaminia était en feu pendant plus d'un mois après qu'une explosion ait eue lieu quelque part dans des containers à bord.

       Depuis que l'équipage a abandonné le navire le 14 juillet au milieu de l'Atlantique, une mission de sauvetage a été déclenchée. A mi-août, le navire était en remorque, à seulement quelques heures de différents ports : d'Irlande, de Grande-Bretagne, de France ou du Portugal, mais l'autorisation permettant d'accéder à ces ports pour terminer les opérations a été différée ou refusée. Le feu qui a suivi les explosions semble avoir été éteint, mais il reste des points chauds dans le navire, aussi une reprise du feu ou un nouvel embrasement ne peuvent être écartés.

       Deux marins sont morts dans cet incident, mais maintenant il apparait qu'il n'y a que peu de danger pour la vie humaine à moins que quelque chose aille vraiment mal pendant les opérations de sauvetage. Toutefois, au cas où le feu repartirait, les options seraient soit de laisser le navire à son destin soit de le saborder.

       La cause de l'explosion initiale et du feu qui s'en est suivi ne peut pas être déterminée avant qu'une investigation complète soit réalisée – ce qui est impossible pendant que navire continue à dériver. Il y a des spéculations comme quoi l'explosion initiale a été causée par un défaut de déclaration sur le contenu d'un certain conteneur en particulier. Les contenus déclarés des conteneurs apparaissent corrects mais, ainsi qu'il est bien connu, des chargeurs malhonnêtes ne donnent pas toujours toutes les informations complètes.

       La non-déclaration d'un chargement potentiellement dangereux ne sera pas la cause de l'explosion ou du feu mais l'équipage n'a pas l'information nécessaire qui lui permettrait de placer le conteneur là où il doit être placé pour assurer la sécurité du navire.

       Il est essentiel de trouver si quelque chose comme ça a été la cause initiale du problème sur le MSC Flaminia – d'une part pour identifier le coupable et d'autre part pour aider à améliorer la réglementation afin que des accidents similaires ne surviennent dans le futur. Ces autorités qui sont restées passives et ont refusé toute assistance dans ce cas précis doivent avoir honte de leur inaction.

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