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Un stage de voile aux Glénans pour apprendre le métier ?

         La réforme de la filière A, avec un cursus qui prévoyait l'embarquement simultané de toutes les promotions d'élèves, a été réalisée en concertation avec les armateurs. Bien que ces derniers s'en défendent aujourd'hui, ils ont été associés à toutes les étapes, ce qui n'a pas été notre cas. Nous avons donc du nous contenter d'envoyer des courriers, qui malheureusement n'ont pas été pris en considération.

       Aujourd'hui un nouveau cursus a été mis sur pied en toute hâte, reprenant ni plus ni moins le principe qui avait cours auparavant, à savoir l'embarquement tout au long de l'année des promotions, les unes après les autres. Le bon sens a repris le dessus, il était temps, mais que ne nous a-t-on écouté plus tôt ! ...

       S'il n'est plus possible de revenir en arrière sur d'autres aspects de la réforme qui posent problème, tout au moins pourrait-on en haut lieu tirer les leçons de cette expérience et écouter un peu plus les professionnels, et en particulier les capitaines de navires, qui ont plus que jamais besoin d'avoir des officiers compétents sur leurs navires.

       Et ce n'est pas une semaine de voile aux Glénans, quelles que soient les qualités de ce centre, qui remplacera les stages embarqués. Cela ne compensera pas non plus la diminution très importante des heures de TP et d'enseignement de matières maritimes.
Car les promoteurs de cette réforme ont été semble-t-il plus soucieux de satisfaire aux exigences de la CTI (Commission des Titres Ingénieurs) qu'à celles d'une navigation sûre avec des navires de plus en plus complexes, et des équipages moins bien formés qu'autrefois.
De plus, ce stage a été cité récemment par le nouveau directeur de l' ENSM comme une des causes majeure de l'augmentation des frais de scolarité qui frappe de plein fouet les élèves et leur famille, contrairement, une fois de plus, à tous les engagements pris à ce sujet. Et encore est-il bien précisé que les frais de transport restent à leur charge.

       Certains réclament aussi la vente du patrimoine immobilier pour résoudre les problèmes financiers. Une réhabilitation des bâtiments actuels reviendrait certainement moins cher, et préserverait des sites exceptionnels, qu'il serait bien dommage d'abandonner. Faut-il rappeler que le projet de nouvelle école au Havre serait évalué autour de 30 M€, quand le terrain de Sainte Adresse pourrait être véritablement bradé pour 3 M€ (chiffres communiqués lors du CA du 24 novembre 2011) ?

       L'AFCAN rassemble quasi-exclusivement des navigants ou d'anciens navigants ayant consacré toute leur vie à ce métier exigeant. Nous pouvons nous exprimer librement, en toute indépendance, avec le poids considérable de l'expérience. A ce titre, nous avons le devoir de nous élever contre la dégradation d'un enseignement dont nous étions si fiers.

Marseille, le 20/04/2013
Cdt Marc PREBOT


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