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La navigation à l´estime peut-elle être abandonnée?
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extrait du dossier de vol AF006 PARIS NEW-YORK du 01.09.06
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La trop grande confiance dans les systèmes de navigation par satellites peut engendrer des incidents voire des accidents. En effet, une erreur d´insertion, une non-surveillance du système et une confiance aveugle dans les calculateurs, aujourd'hui des ordinateurs, amènent le pilote sur une trajectoire qu'il croit exacte mais qui n'est que le résultat très précis de calculs numériques. Il appartient au navigateur de toujours mettre en doute ce résultat en ayant au moins une « idée » relativement précise de sa position et de son orientation. Cela fait partie de ce que l'on appelle en aéronautique les « règles de l'art ». Il doit corréler la position extrêmement précise du système GPS, bientôt GALILEO avec celle obtenue par le calcul de l'estime. La précision de navigation n'est d'ailleurs pas encore assez grande pour suivre des trajectoires terminales autour des aérodromes. Pour cela, il est nécessaire d'utiliser une station au sol, qui recevant les signaux satellites et connaissant exactement sa position, calcule l'erreur locale du positionnement par satellite et en informe l'aéronef. Ce recalage augmente la précision de la navigation, et permet des approches tout à fait sûres. Cet équipement coûteux commence à équiper les grands aéroports mais peut-on envisager de l'installer dans les innombrables aéroports ou dans les zones maritimes critiques? De plus, si une panne générale du système survient, l'avion remet les gaz et se retrouve assez vite en sécurité, le navire n'a pas forcément la même liberté de manœuvre. Pour l'un comme pour l'autre, il faut tout mettre en œuvre pour éviter les erreurs qui amènent à ce type de situation. En navigation aérienne, l'erreur est généralement humaine, et c'est assurément par la redondance des méthodes de surveillance dans toutes les différentes phases que l'on peut éviter les déviations de route. La théorie des plaques de J.REASON, bien connue en aéronautique, s'applique à ce raisonnement. Elle consiste à fragmenter chaque étape d'un processus général et connaissant les faiblesses de chaque étape, à essayer qu'elles ne coïncident pas avec les faiblesses des autres phases afin qu'aucune erreur ne puisse aboutir. Supprimez un élément du processus et le facteur de risque augmente. |