Mais de nos jours après la débarque du pilote à sa station extérieure, la liberté de manœuvre dans les eaux
littorales s'est réduites avec les dispositifs de séparation de trafic, les zones interdites, les zones
particulièrement sensibles, les zones de prudence. Naviguer dans les eaux côtières s'apparente désormais à une
circulation en convoi avec ses sens de circulation, ses points d'entrée et de sortie et ses divers messages de
compte-rendu. Certains espaces océaniques (à proximité des USA, de l'Australie et du Brésil) sont sujets à messages de position en direction du pays détenteurs de l'autorité pour les secours). L'attention du Capitaine se déplace donc vers la rédaction de ces messages, en espérant qu'ils seront exploités efficacement par les organismes de terre. |
Le culte économique des coûts, l'émergence de nouveaux pavillons a bouleversé cette donne pour la
majorité des navires travaillant à l'international. Le Capitaine de ces navires travaille désormais avec du personnel fourni par un marchand d'homme. Ce personnel n'a pas la nationalité, la culture, la religion, la langue, le même employeur et ne réside pas dans le pays du Capitaine. L'intérêt des parties dans le travail en est donc différent. La responsabilité de l'armateur (loueur de main d'œuvre) pour la qualité, la gestion du personnel embarqué a été transférée à son représentant à bord: le Capitaine (paye, gestion du contrat, débarquement, maladie,...) Enfin le Capitaine pour la bonne marche de son navire doit assurer, malgré tout, la cohésion de l'équipage. |
Je ne devrais pas vous surprendre en disant que le commandant reste responsable de tout : même s'il ne parle pas la
langue locale, même si la Capitainerie lui a fourni des remorqueurs poussifs, même si le pilote n'est pas bon, même
si c'est la première fois qu'il pratique le port, même si l'autorité pratique l'abus d'autorité. La décision du
Capitaine est d'une grande importance car les impératifs des gens de terre peuvent mettre en danger le navire, il y
a un pas que le Capitaine, même assisté d'un conseiller réputé, ne doit pas franchir sauf s'il aime faire de beaux
rapports. Certains pays, au nom d'une doctrine économique de leur choix, libéralisent ce service de conseiller auprès du Capitaine. C'est un fait très dangereux, comme l'ont prouvé plusieurs sinistres maritimes dans une nation pourtant réputée pour ses marins. |