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Évolution de la piraterie maritime au 7 novembre 2011


Informations recueillies par le CV(H) Jean Fossati


Bilans – Aspects juridiques et d’organisation

Piraterie. 266 attaques depuis le début de l'année
       Le nombre d'actes de piraterie est en augmentation en 2011 dans toutes les mers du monde. 266 attaques ont été comptabilisées depuis le début de l'année 2011. 60% d'entre elles sont réalisées par des somaliens.
       Plus audacieux et plus violents, les bandits des mers sont aussi plus nombreux depuis plusieurs mois. Un rapport du Bureau International Maritime publié ce jeudi confirme la tendance. Il répertorie 266 attaques depuis le début de l'année 2011, contre 196 l'an dernier à la même période.
       Les pirates somaliens seraient les plus actifs avec 60% des attaques commises. Fin juin, ils contrôlaient encore 20 navires et détenaient 420 otages. Le Centre de suivi de la piraterie ajoute qu'ils réclameraient des millions de dollars en échange de leur libération. Les pirates somaliens ont commis 163 attaques dans les six premiers mois de l'année, contre 100 à la même période l'an dernier. Cependant, cette année, ils ne se sont emparés que de 21 navires contre 27 sur la même période l'an dernier, en raison de la multiplication des patrouilles de navires de guerre.

De nouvelles méthodes
       Il y a encore cinq ans, les pirates étaient simplement armés de couteaux explique le rapport. A présent, armes automatiques et lance-roquettes sont utilisés pour attaquer les bateaux. Ce rapport, publié avant la tenue ce jeudi d'une réunion aux Nations Unies sur la question, précise que les attaques se concentrent surtout dans le golfe d'Aden, sillonné par les pétroliers du monde entier. Sur l'ensemble des mers du monde, les pirates ont pris en otage 495 marins, en ont tué sept et blessé 39. Attaques sur la côte ouest de l'Afrique
       Les attaques sont également en augmentation au large de la côte ouest de l'Afrique. Au Bénin, douze pétroliers ont été attaqués depuis mars alors qu'aucun incident n'avait été signalé en 2010. Trois navires ont été pris d'assaut au large du Nigéria et trois incidents ont été officiellement signalés. Le Bureau International Maritime dit être également au courant de onze incidents non officiellement déclarés sur cette zone.
       Cinquante incidents ont été enregistrés dans les six premiers mois de l'année en Indonésie, en Malaisie, dans le détroit de Singapour et en mer de Chine du sud.
(Le Télégramme 14/07/11) http://tinyurl.com/42l4mzz
Piraterie: niveau record depuis 1991
       En 2011, les tentatives de capture de navires n'ont réussi que dans 12% des cas. Les actes de piraterie, qui se concentrent surtout dans le Golfe d'Aden, tendent à s'étendre dans l'ouest de l'Afrique. Malgré tout, les prises d'otages se concluent le plus souvent par des échecs. Les pirates attaquent de plus en plus. C'est le constat du Bureau international maritime (BIM) dans son dernier rapport sur la piraterie. "Les chiffres des attaques armées en mer et des actes de piraterie ces neuf derniers mois sont les plus élevés jamais enregistrées -depuis 1991-", affirme le directeur du BIM, Pottengal Mukundan. De janvier à septembre, 352 attaques ont été recensées, selon les chiffres du BIM. Parmi elles, 56% ont été menées par des pirates somaliens.
Les chiffres (...) les plus élevés jamais enregistrés
       Les attaques se concentrent surtout dans le Golfe d'Aden. Les zones d'opération touchent les côtes somaliennes, mais se déploient aussi parfois jusque dans la mer Rouge et l'océan Indien. Autre zone concernée, l'Afrique de l'Ouest. Le BIM souligne que ces actes de piraterie se sont multipliés au large du Bénin, avec 19 attaques, dont 8 navires capturés en 2011. En 2010, pas une seule attaque n'avait été recensée.
Les pirates somaliens ont de moins en moins de succès
       Mais les pirates somaliens connaissent aussi de moins en moins de succès. Les tentatives de capture de navires n'ont réussi que dans 12% des cas en 2011 (24 bateaux), contre 28% en 2010 (35 bateaux). Pour le BIM, cette baisse d'efficacité tient à trois principaux facteurs: la présence dans la zone de forces navales internationales, la mise en oeuvre des pratiques recommandées par le secteur du transport maritime et l'amélioration des mesures de sécurité. Les eaux de la Somalie et du Golfe d'Aden sont notamment sillonnées par une vingtaine de navires de guerre.
       Au cours de neuf premiers mois de 2011, 625 personnes ont été prises en otage par des pirates à travers le monde. Bilan: 8 personnes ont été tuées et 41 blessées.
(AFP/L’Express 19/10/11) http://www.lexpress.fr/actualite/monde/piraterie-niveau-record-depuis-1991_1042277.html
Piracy News & Figures / Piraterie : des nouvelles et des chiffres
       Vous trouverez ci-dessous les chiffres de la piraterie et des vols tels que rassemblés par le centre de reporting du bureau maritime international (IMB) en 2011.
Totalité des incidents au 16/09/2011 :
Attaques : 335
Détournements de navires : 35
Incidents relatifs à la Somalie :
Total des incidents : 188
Total des détournements de navires : 24
Otages : 400
Morts : 8
Navires actuellement retenus par les pirates de Somalie : 16
Nombre d’otages correspondants : 301
(ICC 16/09/11) http://www.icc-ccs.org/piracy-reporting-centre/piracynewsafigures/427-piracynewsafigures
Nb : le reproche généralement fait au suivi du Bureau Maritime International (organe, rappelons-le de la chambre de commerce internationale, pas de l’ONU), est double :
  • Additionner les actes de piraterie au sens de la convention de Montego Bay sur le droit de la mer (au-delà des eaux territoriales) et les actes commis à l’intérieur des eaux territoriales, notamment dans les zones d’attente des ports : vu des marins, il est évident que la différence est parfois mince, il y a agression. Mais la piraterie au sens « légal » est ainsi mal prise en compte, majorée.
  • « Négliger », par manque d’information mais sans doute aussi parce qu’il s’agit d’un trafic local qui échappe aux structures internationales (y compris les assureurs) un nombre non négligeable de petits bateaux, souvent des dhows, qui malgré la crise qui sévit en Somalie, assurent un minimum de commerce (pas toujours licite au demeurant). Ces bateaux sont aussi capturés par les pirates, les équipages retenus et leur sort n’est pas plus enviable, au contraire, que celui des marins des grandes nations maritimes.
Certaines organisations, non gouvernementales ou professionnelles, effectuent ce suivi qui gonfle sensiblement les chiffres. Mais la situation peut évoluer rapidement.
Plus d’attaques, moins de prises dans l’Océan indien. Inquiétude en Afrique de l’Ouest
       Encore un niveau record pour la piraterie dans le monde avec 352 attaques enregistrées depuis le début de l’année, selon la dernière statistique du bureau maritime international ; les pirates somaliens étant à l’origine de plus d’une attaque sur deux (199 à comparer aux 126 de la même période en 2010)… Leur audace ne faillit pas. Avec l’attaque et la prise d’un tanker chimique ancré dans le port d’Oman, nul désormais ne peut se prétendre à l’abri dans tout l’Océan indien.

L’action des « Navy » et des recommandations, efficace, malgré tout
         Malgré tout, explique le BMI, il y a eu moins de captures de bateaux que l’année passée : 24 au lieu de 35 pour la même période en 2010. Soit un taux de « réussite » de 12% en baisse par rapport à 2010 (28%). Un bon résultat qui s’explique par l’action des différentes forces anti-piraterie déployées dans la région. « Les marines doivent être félicitées de leur excellent travail ; elles sont une force vitale pour déjouer et dissuader les activités pirates » explique le Capitaine Mukundan du BMI dans un communiqué. La bonne application des BMP (les bonnes pratiques) est aussi mise en valeur, notamment l’usage du dispositif de « citadelles », permettant en cas d’attaque à l’équipage de se réfugier dans un lieu sûr à l’intérieur du navire et donc aux forces armées de pouvoir tenter un assaut sans risque de dégâts collatéraux ou de prises d’otages.
La libération rapide du navire italien Montecristo il y a quelques jours n’a ainsi été permise que parce que l’équipage était en lieu sûr.

       Ce bilan pourrait paraître positif. C’est oublier que les pirates ont pris en otage durant ces neuf mois, 625 personnes. 8 marins ont été tués et 41 blessés.
Signal rouge pour l’Afrique de l’Ouest
       Ce qui est inquiétant est l’irruption dans ces statistiques de l’Afrique de l’Ouest. Les pirates locaux semblent avoir le vent en poupe avec 19 attaques dont 8 réussies sur des tankers cette année, à comparer avec un 0 incidents en 2010. Les pirates, souvent violents, ont un objectif différent : la cargaison. Ils ordonnent « au capitaine de se diriger vers une destination discrète où ils volent les biens à bord du navire et son chargement, avant de relâcher le navire » explique le BMI. Le démarrage de patrouilles communes entre le Bénin et le Nigeria pourrait être une solution.
Le Conseil de sécurité saisi de la situation dans le Golfe de Guinée
       Phénomène dont le Conseil de sécurité de l’ONU s’est saisi. Mercredi, Ban Ki Moon a lancé un appel pressant aux États de la région afin de développer une « stratégie intégrée et globale pour combattre la piraterie maritime ». « La menace augmente car la plupart des États du golfe (de Guinée) ont des capacités limitées pour sécuriser le commerce maritime, la liberté de navigation, la protection des ressources marines et la sauvegarde et la sécurité des vies et des biens » a expliqué le secrétaire général de l’ONU lors de la réunion.
       Une mission d’évaluation – comprenant des experts du DPKO (opération de maintien de la paix), de l’UNODC (criminalité et drogues) et de l’Organisation maritime internationale – partira dans la région le mois prochain pour examiner les mesures à prendre. Elle devrait agir en étroite « consultation » avec les « gouvernements de la région, l’Union européenne et d’autres partenaires internationaux », précise le communiqué de l’ONU. Ban Ki Moon a lancé un appel aux États membres de l’ONU pour soutenir les opérations anti-piraterie déjà engagées par certains pays. La France et les USA sont présents notamment. La Russie a promis son aide. Du côté de l’Union européenne, on « examine »…
(Bruxelles 2 20/10/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/plus-dattaques-moins-de-prises-dans-locean-indien-inquietude-en-afrique-de-louest.html
Pirates Forced To Work Harder / Des pirates obligés de travailler plus
Les pirates somaliens continuent de capturer des navires, mais ils doivent pour cela travailler beaucoup plus. Il y a deux ans, la moitié des attaques débouchaient sur une capture ? Cette année, seulement 12% des attaques sont couronnées de succès. ET pour compenser, le nombre d’attaques augmente, presque trois fois plus que l’an passé. Les navires sont mieux protégés, les plus « précieux » bénéficient de gardes armés. L’an passé, pour la première fois, un pirate a été tué par un de ces gardes lors d’une attaque. Depuis, il y a eu d’autres pirates tués, la plupart du temps sans qu’on en parle (pour éviter de possibles poursuites ou représailles). Les représailles sont d’ailleurs apparues d’elles-mêmes, en termes de menaces, sans blessures ou morts supplémentaires parmi les équipages.
       Les pirates ont trouvé des parades, ils ont cherché d’autres cibles (notamment des navires dans des mouillages d’attente), ils ont mis au point d’autres tactiques (par exemple en utilisant six, voire plus, embarcations rapides pour attaquer). Leur incitation à prendre des bateaux reste intacte, et forte. L’an passé les pirates ont récolté plus de 200 millions de dollars en rançons. Et même si une grande partie de ces sommes va aux chefs de gangs, aux seigneurs de la guerre locaux et aux négociateurs dans le golfe Persique, les pirates qui capturent les bateaux puis les gardent durant de longs mois, reçoivent des sommes importantes. On estime qu’actuellement, chaque pirate qui prend d’assaut un navire reçoit environ 150 000 $ (avec un bonus pour celui qui monte à bord le premier), soit dix fois ce qu’un somalien moyen gagne durant toute sa vie. Le pirate le plus bas placé dans la « hiérarchie » gagne encore quelques milliers de dollars sur chaque rançon payée.
       (…) Il ne manque donc pas de volontaires parmi les jeunes somaliens pour devenir pirate. (…)
(Strategy Page 08/09/11) http://www.strategypage.com/htmw/htseamo/articles/20110908.aspx
L’OTAN sceptique sur la recrudescence d’attaques pirates
Les experts du centre maritime de l’OTAN se sont livrés effectivement lundi (15 août), à une analyse de la situation actuelle. S’ils se montrent préoccupés par la situation dans le sud de la mer Rouge, le détroit de Bab Al-Mandeb et le golfe d’Aden, ils estiment en revanche que les nombreux rapports sur les « attaques d’essaims » de skiffs pirates s’en prenant au trafic marchand relatés le mois dernier sont à prendre avec des pincettes (NB : notamment relatés par la marine iranienne, voir dernières nouvelles du 31 juillet). « Nous doutons que cela puisse être l’activité des pirates ». Selon l’OTAN, « malgré les nombreux rapports, les activités de piraterie dans cette zone reste constant, mais à faible intensité. En Juillet, nous avons eu trois attaques confirmées sur 22 rapports et sans aucun navire marchand piraté. Le temps est tel qu’agir tant dans la mer d’Arabie que dans le bassin somalien reste un défi et il n’existe actuellement aucune activité connue des pirates dans ces zones ». (…) « Il semble plutôt que les attaques de pirates se déplacent plus au nord dans la mer Rouge » comme en témoignent les derniers rapports. Deux attaques de pirates ont ainsi été confirmées, le 12 août, dans le sud de la mer rouge. Les deux navires attaqués ont pu échapper à leurs poursuivants, composés de deux skiffs ayant à bord respectivement 3 et 4 pirates dans deux endroits très proches.
(Bruxelles 2 15/08/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/lotan-sceptique-sur-la-recrudescence-dattaques-pirates.html
L’accord de transfert des pirates avec l’Île Maurice signé
Ça y est. Le 14 juillet, l’Union européenne et l’Île Maurice ont signé l’accord permettant aux forces européennes de la mission Eunavfor Atalanta de transférer les pirates arrêtés dans l’Océan indien. L’accord avait été avalisé mardi (12 juillet) côté européen. Les discussions ont été plutôt longues. Cela fait plus d’un an qu’elles ont été entamées (1). Et elles ont connu plusieurs rebondissements et réticences du côté européen — certains États avaient des doutes sur les conditions de l’accord (2) — et du coté de l’Île Maurice.
Des discussions plutôt longues
       Plusieurs points faisaient discussion, notamment la question de la peine capitale, de la zone d’arrestation des pirates et de la possibilité pour l’Île de refuser certains transferts. Le montant de la compensation financière pour l’île a été également en discussion. Finalement, les autorités de l’Île se sont engagées à ne pas appliquer la peine de mort aux personnes ainsi transférées. L’Île Maurice devrait bénéficier d’un financement européen de l’ordre de 4 millions d’euros – 3 millions directement et 1 million via l’Unodc – financé par l’instrument de stabilité de l’UE. (…)
Un quatrième accord avec la Tanzanie ?
       Cet accord est le troisième signé par l’Union européenne après le Kenya (mis en sommeil), les Seychelles (actif mais limité en capacité d’accueil de pirates). Un quatrième accord va commencer à être négocié. Selon nos informations, la Tanzanie qui a longtemps été hésitante a exprimé cette volonté. Des pourparlers ont été entamés par les diplomates du SEAE.
(Bruxelles 2 15/07/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/laccord-de-transfert-des-pirates-avec-lile-maurice-signe.html

Les pirates capturés dans l’océan Indien seront jugés et emprisonnés à Petit-Verger
       Petit-Verger (prison) pourrait abriter la prison et le tribunal pour les pirates. C’est Kan Oye Fong Weng-Poorun, Permanent Secretary du Home Affairs au Bureau du Premier ministre, qui l’a déclaré, ce jeudi 14 juillet, lors de la signature d’accord entre l’Union européenne et Maurice.
(L’Express.mu 15/07/11) http://www.lexpress.mu/story/26605-les-pirates-captures-dans-l-ocean-indien-seront-juges-et-emprisonnes-a-petit-verger.html

Les commentaires de mauriciens sont amusants, divers et en créole ! (« Mo pas trop comprend ki faire nou alle rode ène lotte problème pou mette dans nou licou. Nou bannes prisons ene déjà ene tas problèmes. Ki fer, La France , ene grande puissance ki déja dans la région à travers l'île de la Réunion, li pas construire ene prison la-bas et juge zotte la-bas. ») Ce en quoi il n’a pas tellement tort …
Les pirates présumés du Ponant vont comparaître devant la justice française
       Six Somaliens comparaîtront du 22 mai au 15 juin 2012 devant la cour d'assises de Paris pour leur rôle présumé dans la prise d'otages du Ponant, en avril 2008 dans l'Océan Indien, a-t-on appris mardi de sources judiciaires.
       Ces six pirates présumés, âgés de 24 à 49 ans, avaient été capturés le 11 avril 2008 par des forces spéciales françaises en territoire somalien alors qu'ils prenaient la fuite à bord d'un pick-up peu après la libération de la trentaine d'otages contre une rançon.
       Après avoir été détenus cinq jours sur un navire français, ils avaient été mis en examen à Paris et placés en détention provisoire dans plusieurs prisons de la région parisienne. Le juge avait procédé en juillet 2010 à une reconstitution dans la rade de Nice, dénoncée comme une "mascarade" par la défense.
       Interrogé mardi par l'AFP, l'un de ces avocats, Me Grégory Saint-Michel, se disait toujours "scandalisé" par la manière dont les six Somaliens ont été identifiés: "Ils n'ont jamais été confrontés à ceux qui les reconnaissent, ils le seront pour la première fois lors de l'audience, soit quatre ans après les faits!".
       (…) Les six Somaliens ont été renvoyés devant les assises pour vols en bande organisée et séquestration de plusieurs personnes comme otages pour obtenir le versement d'une rançon.
       Six autres Somaliens ont déjà été renvoyés il y a un an devant les assises pour la prise en otages d'un couple de Français à bord du voilier le Carré d'As en septembre 2008 au large de la Somalie. Leur procès doit se tenir du 15 novembre au 2 décembre devant la cour d'assises des mineurs de Paris.
(AFP/France 24 20/09/11) http://www.france24.com/fr/20110920-pirates-piraterie-justice-france-somalie-proces-otages-ponant-ocean-indien
Un tribunal pour la piraterie : pourquoi pas à la Réunion ou à Mayotte ?
       Effectivement… On peut se poser cette question : Pourquoi ne pas alors implanter un tribunal contre la piraterie ou une prison pour pirates somaliens à Mayotte ou à La Réunion, départements français de l’Océan indien ?
       Ce serait une solution assez pratique à mettre en oeuvre face au développement de la piraterie dans l’Océan indien. La France a un dispositif judiciaire et pénitentiaire déjà en place. Le droit pénal ne nécessite pas d’adaptation. Elle est membre de l’UE et de l’OTAN ; ce qui facilite les transferts quand ces navires arrêtent des suspects. Cela permettrait donc de traduire rapidement un certain nombre de pirates plutôt que d’envisager leur libération quasi-systématique. Quitte à envisager un financement par péréquation au niveau européen ou du groupe de contact de lutte contre la piraterie…
       La France a en effet la particularité d’être à la fois un État membre européen et un partenaire régional au niveau de l’Océan indien. Elle est présente dans la commission de l’Océan indien. Et elle siégeait même… au titre des « locaux » à la conférence contre la piraterie qui a eu lieu à l’Île Maurice il y a un an. Mais, bizarrement, cette option n’a jamais été travaillée. La France ne l’a pas vraiment proposée. Et même elle la redoute par-dessus tout, selon quelques indiscrétions. Ses partenaires européens commentent ce silence mais n’osent le briser… Dommage !
(Bruxelles 2 02/10/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/un-tribunal-pour-la-piraterie-pourquoi-pas-a-la-reunion-ou-a-mayotte.html
La perpèt’ pour les assaillants du Quest
       Deux pirates somaliens transférés aux États-Unis après l’attaque du voilier S/V Quest ont été condamnés, le 4 octobre, à la prison à perpétuité par le tribunal de Norfolk (Virginie, États-Unis). Dans cette affaire, 7 autres pirates ont été condamnés à la prison à vie. 3 autres sont accusés de meurtre et risquent la peine de mort.
(Bruxelles 2 15/10/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/dernieres-nouvelles-de-la-piraterie-14-octobre.html
Dernières nouvelles de la piraterie
       L’Inde voit le Pakistan derrière les pirates. Selon le quotidien Times of India, les derniers pirates arrêtés, après l’attaque du MV Nafis-1 au large de Mumbai le 14 août, avaient à bord des aliments emballés et fabriqués au Pakistan, ainsi qu’une grande quantité de devises étrangères (86.000 $ et 1.500 Riyal saoudiens). Les agents des douanes ont saisi des sacs pleins de feuilles de thé qui, selon eux, étaient mâchés par les pirates (comme le khat) pour rester éveillé. Les services de sécurité indiens soupçonnent leur voisin de mener une guerre par intermédiaire (proxy war) en procurant aux pirates somaliens une assistance logistique.
(Bruxelles 2 30/08/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/dernieres-nouvelles-de-la-piraterie-29-aout.html
Les armateurs appellent les États à renforcer leur action contre la piraterie
       Une nouvelles fois, les armateurs tirent la sonnette d'alarme concernant la piraterie et appellent les États à renforcer leur action contre ce fléau. « Les techniques d'attaques évoluent et varient, les rendant de plus en plus difficiles à anticiper et à contrer. La zone dangereuse s'est étendue du golfe d'Aden au large des côtes Sud et Est de l'Océan indien et dépasse largement la zone couverte par la force Atalante. En dépit des efforts conjoints des armateurs et des marines nationales, de plus en plus de marins sont victimes d'une situation qu'il devient urgent de résoudre : en 2010, 1181 marins ont été pris en otage et 8 tués, le bilan le plus lourd depuis la reprise des attaques en 2006 », explique Armateurs de France.
       Actuellement, 13 navires de commerce et 305 membres d'équipage sont retenus par les pirates. Loin de se résorber, le phénomène représente toujours une véritable menace pour le trafic maritime, l'une des principales routes commerciales mondiale passe, en effet, à portée des pirates opérant depuis la Somalie. Regroupant les compagnies françaises, Armateurs de France rappelle que le golfe d'Aden est un passage obligé pour le trafic maritime international. Ainsi, chaque année, 50.000 navires de commerce y transitent pour assurer le transport de marchandises depuis et vers l'Europe. « Les États doivent rester mobilisés et renforcer leur action pour endiguer la piraterie et ce, malgré la multiplication des théâtres d'opération qui mobilisent leurs moyens actuellement », souligne Armateurs de France.
       Les compagnies françaises relaient, ainsi, une préoccupation internationale. On rappellera d'ailleurs que l'Organisation Maritime Internationale (OMI) a fait de 2011 l'année de la lutte contre la piraterie. De plus, la Fédération internationale des armateurs (ICS), qui regroupe plus de 70% des armateurs du monde, a lancé cette année l'opération « Save our Seafarers », destinée à sensibiliser les pouvoirs publics aux risques réels et quotidiens encourus par les navigants dans de nombreuses zones du monde.
(© Mer et Marine 15/09/11) http://www.meretmarine.com/article_imprimer.cfm?id=117105
Engagez-vous contre la piraterie : une pétition mondiale
       Les professionnels du transport maritime veulent faire monter la pression pour inciter les États à lutter contre la piraterie somalienne. Nouvelle arme originale : une pétition proposée à tous les citoyens du monde.
       La majorité des P&I Clubs, des assureurs, des associations d'armateurs, des groupements de marins, des chargeurs et autres organisations maritimes internationales invitent les citoyens du monde à signer une pétition contre la piraterie qui sera envoyée à la classe politique du pays d'origine du signataire. Elle est accessible via www.saveourseafarers.com
Un vrai film de pirates
       Ce site permet également de visionner une séquence vidéo de près de 7 mn comportant la reconstitution d'une attaque, le témoignage d'un élève officier indien qui a été pris en otage durant huit mois, "l'aveu" du commandant Keith Blount, chief of staff de l'Eunavfor, selon lequel la zone à surveiller est immense et les moyens limités : "Cela revient à disposer de trois à quatre voitures de police circulant à 50 km/h pour assurer la surveillance de toute l'Europe occidentale."
Ce que demande la pétition
       Les professionnels demandent :
  • que soit réduite l'efficacité des navires-mères facilement identifiables,
  • que les marines militaires soient autorisées à détenir des pirates afin de les conduire devant une juridiction,
  • que soient complètement "criminalisés" tous les actes ou tentatives de piraterie dans tous les droits nationaux conformément à l'obligation de coopération internationale dans la lutte contre la piraterie inscrite dans les conventions internationales, que soient augmentés les moyens navals présents sur zone,
  • que soit renforcée la protection des marins ainsi que la traque aux organisateurs et financiers de ces actes.
(JMM repris par WK Transport Logistique 17/10/11) http://tinyurl.com/6eo6vug
Appel à durcir les lois contre la piraterie
       Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé lundi les États membres de l'organisation à renforcer et durcir leur arsenal législatif contre la piraterie.
       La résolution du Conseil de sécurité, adoptée à l'unanimité par ses 15 membres, appelle «fermement» les 193 États membres de l'ONU, à faire de la piraterie un crime et à rendre compte d'ici la fin de l'année des mesures qu'ils auront prises pour faire cesser les attaques de pirates, et particulièrement ceux opérant au large de la Somalie.
(20mn.ch 24/10/11) http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/Appel---durcir-les-lois-contre-la-piraterie-26773670
Piraterie : tout l’Océan indien en zone à haut risque
       La dernière édition des BMP – Meilleures pratiques de protection contre la piraterie – éditée par le QG anti-piraterie d’Eunavfor Atalanta et les industriels du milieu maritime prend acte d’un fait : la piraterie est désormais active sur tout l’Océan indien. La zone de « haut danger » est désormais très large puisqu’elle s’étend du canal de Suez et du détroit d’Ormuz dans le nord (10°S et 78°E) au canal de Mozambique dans le sud.
Les bons conseils anti-piraterie
       Ce guide comporte un petit aide-mémoire résumant en une page les consignes simplifiées sous forme de six conseils majeurs : ne soyez pas seuls, ne soyez pas détecté, ne soyez pas surpris, ne soyez pas vulnérables, ne soyez pas abordé, ne soyez pas contrôlé. Ainsi il faut se signaler au PC britannique UKMTO (par mail ou téléphone) et s’enregistrer sur le système européen MSCHOA et d’utiliser le corridor recommandé de transit international (IRTC, dans le Golfe d’Aden). Il est nécessaire – recommande le guide – de garder le système de repérage automatique AIS ouvert (contrairement à certaines pratiques marines, de garder un oeil sur le système d’alerte naval Navwarns qui indique les localisations des pirates, de n’utiliser que les feux de navigation, de mettre en oeuvre les mesures de protection du navire, et de fournir du personnel de protection supplémentaire à l’équipage de marins. Pour éviter l’abordage, deux méthodes ont fait leurs preuves : augmenter la vitesse, user de manoeuvres de diversion.
Retarder l’arrivée des pirates à bord
       Il liste ensuite un ensemble de pratiques « recommandées » pour éviter que les pirates prennent pied à bord : renforcer la protection du pont, avec différents grillages, en protégeant les fenêtres du poste de pilotage ; contrôler l’accès au pont, aux installations et espaces machines (Toutes les portes menant aux machines doivent ainsi être sécurisées au maximum) ; mettre en place des barrières physiques (comme des barbelés) ; utiliser des canons à eaux ou à mousse, mettre en place un circuit interne de télévision…
 
Quand les pirates sont à bord, tout n’est pas perdu, l’utilisation des citadelles et le fait de rendre inutilisables les instruments de bord et de navigation est souvent très utile, recommande ce guide.
(Bruxelles 2 09/09/11)http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/piraterie-tout-locean-indien-en-zone-de-haut-risque.html
Shipping Industry Calls for UN Armed Force Against Pirates / L’industrie du transport maritime appelle à une force de l’ONU pour combattre la piraterie.
       L’industrie mondiale du transport maritime (représentée par le Tour de Table des associations internationales de transporteurs maritimes) a appelé à la création d’une force armée de l’ONU pour combattre la piraterie dans l’océan Indien, qui, dit-elle, part en vrille et échappe à tout contrôle.
       Dans une lettre aux mots forts et bien choisis adressée au secrétaire général de l’ONU, la Chambre internationale de la navigation maritime (ICS), BIMCO, INTERTANKO et INTERCARGO demandent une « nouvelle stratégie audacieuse » pour infléchir le niveau croissant de la piraterie, qui fait ressembler l’océan Indien au Far West sauvage. (…)
       « Cette force de l’ONU pourrait être déployée sur un petit nombre de navires marchands. Elle devrait stabiliser la situation, éviter la montée en puissance mal régulée observée de gardes privés à bord des bâtiments de commerce, et permettre aux nations concernées mais sans moyens navals militaires de s’impliquer ».
(MarineLink 09/09/11) http://www.marinelink.com/news/shipping-industry-against340326.aspx
Piraterie : L'OMI recommande de faciliter le passage des navires privés de protection
       La semaine dernière, le comité en charge de la sécurité maritime de l'Organisation maritime internationale a rédigé trois circulaires à destination des États côtiers des zones de pirateries, des États du pavillon ainsi que des armateurs et des commandants. Ces textes recommandent la facilitation du passage des navires de société de protection privées qui accompagnent de plus en plus fréquemment les navires de commerce en transit dans les zones de piraterie, particulièrement au large de la Somalie. Ces textes font suite à la décision de l'État égyptien de refuser le passage du canal de Suez aux navires de commerce avec des armes à leur bord.
       Dans un communiqué, l'OMI précise qu'il ne « s'agit pas d'une reconnaissance ou d'une institutionnalisation de l'usage des gardes armés privés ». « Les États du pavillon sont les seuls responsables sur le point de savoir s'ils autorisent ou non l'embarquement de protection privée armée à bord de navires battant leur pavillon, c'est également à eux de fixer les conditions de ces embarquements ».
(© Mer et Marine 22/09/11) http://www.meretmarine.com/article_imprimer.cfm?id=117183
A-t-on toujours besoin d’une mission anti-piraterie de l’OTAN dans l’Océan indien ?
       Cette question, on peut se la poser. Car dans l’Océan indien, aux côtés des diverses opérations nationales, on ne trouve pas moins de trois opérations menées par les pays de l’OTAN ou de l’UE : Eunavfor Atalanta pour l’UE, la CTF 151 sous l’égide des Américains et Ocean Shield pour l’OTAN. Trois missions qui font, peu ou prou, la même chose, parfois avec les mêmes États qui prêtent tantôt leurs moyens à l’un, tantôt à l’autre. En ces temps de difficulté économiques et de multiplication des crises, on peut donc se demander légitimement si une telle duplication est bien nécessaire.
Question posée ouvertement entre directeurs de la Défense
       Cette question a d’ailleurs officiellement été posée à Sopot lors d’une réunion des directeurs de défense des 27, tenue courant juillet. Selon les informations qui nous en sont revenues, au moins trois pays – le Portugal et l’Italie, rejoints par la France -, se sont interrogés ouvertement sur la nécessité pour l’OTAN de maintenir une opération séparée ; la France allant même plus loin estimant que l’Alliance n’avait pas à se préoccuper de cette activité anti-piraterie. Un État s’est ouvertement opposé à ce point de vue ; cela n’étonnera personne il s’agit du… Royaume-Uni.
Une raison plus politique qu’opérationnelle au maintien de 2 missions
       Il est certain aujourd’hui que les deux missions UE comme OTAN souffrent d’une diminution des moyens engagés. A l’État-Major de l’UE, on s’alarmait, au mois d’août, du fait que les moyens navals affectés à l’opération anti-piraterie, étaient au-dessous de la norme minimale. La mission de l’OTAN n’a, de fait, qu’une justification politique : permettre au Danemark (qui a choisi de ne pas participer aux opérations militaires de la politique européenne de défense et bénéficie d’un opt-out sur ce sujet) et dans une moindre mesure à la Turquie de trouver une « umbrella » politique pour accueillir ses bateaux sans devoir être incorporée à une mission type CTF américaine. C’est tout…

NB : On peut se demander pourquoi les deux organisations – OTAN et UE – ne se concertent pas davantage pour éviter une duplication des missions et des moyens. Face à la résurgence de la piraterie dans l’ouest africain, on peut se demander aussi s’il ne serait pas possible d’opérer un partage géographique des terrains d’actions. A.F. Rassmussen et Cathy Ashton se voient régulièrement pour évoquer la coopération entre les deux organisations qu’ils dirigent, ce sujet mériterait d’être non seulement mis sur la table mais tranché.
(Bruxelles 2 09/09/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/as-t-on-toujours-besoin-dune-mission-anti-piraterie-de-lotan-dans-locean-indien.html
Double Dipping / Double pioche
       Selon un enquêteur du milieu des assurances maritimes, il semblerait que certains armateurs jouent sur l’imprécision de certains contrats d’assurance pour frauder en déclarant deux fois la même attaque de pirates. L’enquêteur a recueilli les preuves « d’un double enregistrement des faits, certains contrats d’assurances sont suffisamment stupides et imprécis pour permettre de déclarer un même incident au titre de dispositions différentes. » Il semble en effet qu’une confusion existe concernant le moment et l’endroit où les assureurs commencent et arrêtent de payer.
(Shiptalks 27/10/11) http://www.shiptalk.com/?p=10265
La semaine de l’ONI (Office of Naval Intelligence)
       Selon le Bureau (US) de Renseignement Maritime (ONI), la situation au 2 novembre 2011 et le bilan 2011, comparé aux années précédentes, sont les suivants :

  Cette semaine La semaine dernière Nov 2011 Oct 2011 2011 2010 2009
Bateaux détournés 1 0 0 1 23 49 52
Bateaux abordés 0 0 0 1 18 15 0
Bateaux attaqués avec tirs
et tentatives d’abordage
4 1 2 13 114 125 131

       Soit effectivement un nombre d’attaques beaucoup plus élevé (en année pleine, d’autant qu’on sort de la période de mousson, moins favorable pour les pirates) pour un nombre de bateaux détournés nettement plus faible. Le nombre de bateaux abordés mais non détournés montre que le recours à la citadelle porte ses fruits. Les reste est à mettre au crédit des différentes marines qui sillonnent la zone, et aux équipes armées (privées ou non) de plus en plus présentes à bord des bâtiments de commerce.
       Le taux de réussite 2011 des pirates est actuellement de 12%, il était de 28% en 2010. Il y aurait actuellement 10 navires seulement retenus par les pirates, en attente de rançon. Parmi eux, l’ MV Iceberg 1, capturé en mars 2010, devant Aden, abandonné par un armateur qui n’existe plus … Il y a 23 marins à bord, dont 6 indiens. L’officier en troisième est mort, son corps conservé à bord dans une chambre froide…
       Compte tenu des conditions et des prévisions météo dans la zone, l’ONI publie une carte de risque de piraterie. Plus on va vers le rouge et plus les conditions sont favorables aux pirates et plus le risque est grand.


(ONI 02/11/11)http://www.oni.navy.mil/Intelligence_Community/piracy

En Océan Indien :

Dernières nouvelles de la piraterie : retour des norvégiens.
       La Norvège va envoyer un avion de surveillance maritime, P3 Orion, pour participer à l’opération anti-piraterie de l’OTAN. L’avion participera durant trois mois, d’octobre à décembre, à la surveillance des côtes. Parallèlement, la Norvège devrait envoyer quelques officiers au centre maritime de l’OTAN pour une période d’au moins 8 mois annonce le ministère de la Défense. Il s’agit de la seconde implication des forces norvégiennes dans la lutte contre les pirates dans l’Océan indien (…). La flotte norvégienne au large n’est pas négligeable, sur 20.000 navires qui passent au large de la Somalie chaque année, on estime à environ 1 000 le nombre de navires contrôlés par des Norvégiens dont environ la moitié porte le pavillon norvégien. (Bruxelles 2 14/08/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/dernieres-nouvelles-de-la-piraterie-14-aout.html
Mer Rouge: les pirates se mettraient-ils à la chasse en meute?
       Les pirates somaliens sont-ils en train de mettre en place une nouvelle tactique de chasse? Deux récents incidents au large des côtes de l'Erythrée, tendent à le laisser craindre.
       Le 7 août, une douzaine de skiffs, avec de 5 à 8 hommes à bord de chaque embarcation, ont tenté de capturer un vraquier en mer Rouge. En dépit des tirs d'avertissement de l'équipe de protection embarquée (EPE) , ils se sont approchés à 300 m du navire. Le capitaine a alors donné l'autorisation d'effectuer des tirs préventifs. Tirs auxquels les pirates ont riposté. Après une fusillade de 30 mn et plusieurs tentatives de deux skiffs pour aborder le navire, l'attaque a cessé.
       Le 17 août, à 22 nautiques du port d'Assab, un groupe de 7 skiffs avec à bord un total d'une vingtaine d'hommes en armes a tenté d'attaquer un autre vraquier. Celui-ci n'était pas protégé par une EPE; le capitaine a réussi, en augmentant la vitesse et en zigzaguant, à éviter que les pirates ne montent à bord.
       Les deux attaques ont eu lieu à quelque 25 km de distance, ce qui peut laisser penser qu'un groupe local a décidé d'innover et de chasser en meute. Une tactique qui pour l'instant ne s'avère pas payante.
(Ouest-France/Blog défense 24/08/11) http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2011/08/23/les-pirates-se-mettent-a-la-chasse-en-meute.html
Frustrated Pirates Set Ship Ablaze After Failed Hijacking / Des pirates dépités mettent le feu à un navire après une tentative ratée de capture.

Le MV Pacific Express en feu au large du Kenya (Photo OTAN)
         Des pirates ont mis le feu à un cargo après une tentative ratée de détournement. Un communiqué du Bureau Maritime International nous apprend que des pirates à bord de deux embarcations rapides et armés d’armes à feu et de lance-roquettes RPG ont pris d’assaut le MV Pacific Express qui naviguait à environ 300 milles au large de Mombasa. L’équipage a réussi à se réfugier dans la citadelle définie à bord et a pu appeler de l’aide.
Les pirates, incapables de prendre le contrôle du navire, y ont mis le feu pour obliger l’équipage à sortir de son refuge. La frégate italienne Andrea Doria, bâtiment amiral de la force OTAN de lutte contre la piraterie a répondu à la demande d’aide en envoyant une équipe pour secourir les 26 membres d’équipage et les évacuer.
(gCaptain 21/09/11) http://tinyurl.com/629wgq4
Somalie : Des pirates mettent le feu à un navire attaqué

La frégate italienne Andrea Doria (MARINA MILITARE)
         Des pirates somaliens ont tenté d'attaquer le vraquier chypriote Pacific Express à 300 milles des côtes kenyanes devant Mombasa. Selon le modus operandi habituel, ils sont arrivés à bord d'esquifs rapides puis sont montés à bord pour prendre l'équipage en otage. Celui-ci, constitué de 26 marins philippins et ukrainiens, avait réussi à s'enfermer dans la citadelle du navire et a pu appeler au secours la frégate italienne Andrea Doria (*), qui croisait à proximité. Les pirates ont, alors, mis le feu au navire, en espérant sans doute que l'équipage serait obligé de quitter la citadelle. Ils ont rapidement pris la fuite quand ils ont vu l'Andrea Doria s'approcher. Les marins ont été ensuite rapidement évacués à bord de la frégate et ramenés à Mombasa.
(*) du type Horizon
(© Mer et Marine 29/09/11)
http://www.meretmarine.com/article_imprimer.cfm?id=117267
Piraterie: l'entrée du canal du Mozambique est devenu un nouveau terrain de chasse
         Deux récentes attaques de pirates au niveau de l'archipel des Comores le confirment: les pirates opèrent désormais à l'entrée du canal du Mozambique, voie maritime majeure sur la route du cap de Bonne-Espérance. Le 21 septembre, une attaque a eu lieu à l'est de Mayotte. Le porte-conteneurs visé a réussi à éviter d'être abordé par deux skiffs. Deux jours plus tard, une autre tentative a eu lieu au sud de Grande Comore. Contre un vraquier cette fois. Deux skiffs, avec des hommes armés à bord, se sont approchés à moins de 300 m du navire.
A cette distance, les assaillants ont découvert la présence d'une équipe de protection embarquée (tirs de semonce?) et rebroussé chemin.
       Cette zone entre la côte mozambicaine et le nord de Madagascar est actuellement très peu protégée, les marines régionales ne disposant que de très faibles moyens. C'est toutefois dans ce secteur qu'est actuellement déployée la frégate sud-africaine SAS Mendi (voir photo ci-dessus) qui avait déjà opéré , entre février et avril, dans le canal du Mozambique, avant d'être relevée par le SAS Amatola. (Ouest-France /Défense 04/10/11)
http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2011/10/03/les-pirates-sevissent-a-l-entree-du-canal-du-mozambique.html
Des pirates s'en prennent à un navire de forage en Tanzanie
         La piraterie, il n'est pas inutile de le rappeler, ne touche pas que les eaux situées au large de la Somalie. Beaucoup plus à l'Est, la marine tanzanienne est intervenue, lundi, contre des pirates qui tentaient de prendre d'assaut un navire de forage pétrolier au large au large de l'île de Maffia. Long de 228 mètres pour un déplacement de 96.000 tonnes à pleine charge, l'Ocean Rig Poseidon, de la compagnie norvégienne Ocean Rig, était en opération de forage exploratoire pour le compte du groupe brésilien Petrobras, lorsqu'il a été attaqué par une petite embarcation. Les militaires tanzaniens, qui assuraient la sécurité du navire, se sont interposés et ont capturé 7 pirates.
       Pour mémoire, une attaque du même type était intervenue en septembre 2010 au large de Mtwara, dans le sud de la Tanzanie. A l'époque, c'est une unité de forage de la compagnie britannique Ophir Energy qui avait été visée par les pirates, dont l'assaut avait été, là aussi, repoussé par les forces chargées de sa sécurité.
(© Mer et Marine 06/10/11) www.meretmarine.com/article_imprimer.cfm?id=117374
La fin de la mousson et la reprise de la piraterie inquiètent
       La fin de la mousson va signifier la reprise de la « relative » pause qui avait marqué ces derniers mois. Les activités des pirates vont reprendre et les captures de navires pourraient se renouveler. Un changement météorologique auquel se préparent toutes les unités anti-pirates et craints par les navires marchands, nombreux, qui croisent entre Golfe d’Aden et Océan indien. Malheureusement, même si les militaires arrêtent des suspects, ceux-ci risquent bien de rester sans suite judiciaire. Certes, d’un côté, les Seychelles, suivie maintenant par l’Ile Maurice, et peut-être bientôt la Tanzanie, ont décidé « d’accueillir » des pirates arrêtés par les forces européennes. Et, de l’autre, les États d’origine semblent plus décidés qu’il y a un an à rapatrier des suspects pour les juger dans leur pays. Mais ces solutions restent pour l’instant un pis-aller face au nombre de pirates arrêtés en un an (entre 800 et 1000 par an). L’entrée en application des solutions prônée par le rapport Lang aux Nations-Unies traîne.
(Bruxelles 2 02/10/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/la-fin-de-la-mousson-et-la-reprise-de-la-piraterie-inquietent.html
New Pirate Tactic: Hunt Indians / Une nouvelle tactique des pirates : chasser les Indiens.
       Jama Deperani, de Somalia Report, nous apprend que des pirates font pression sur le gouvernement indien pour qu’il relâche les très nombreux pirates qu’il détient.
       En plus de détourner des bateaux pouvant leur rapporter gros, les pirates somaliens recherchent plus spécialement les marins indiens dans le but de faire pression sur le gouvernement indien afin qu’il relâche les pirates emprisonnés en Inde. Ils recherchent aussi les marins indiens parmi les 300 et quelques otages qu’ils retiennent à bord des différents navires.
       Ce sont deux pirates qui retiennent sept marins indiens à bord du MT Asphalt Venture, devant Harardheere, dans la région du Mudug, qui ont expliqué cette nouvelle tactique à Somalia Report. Le MT Asphalt Venture et 8 de ses membres d’équipage ont été relâchés le 15 avril contre une rançon de 3,5 millions de dollars, mais les pirates ont gardé les sept marins indiens, selon le chef de ce groupe de pirates. (…) « Nous ne relâcherons aucun marin indien tant que le gouvernement indien ne relâchera pas nos camarades emprisonnés » a expliqué un pirate qui se fait appeler Farah.
       Même son de cloche chez un autre pirate du groupe, dont l’Inde retient ses fils et un neveu, dans une vidéo. Dans cette vidéo, un indien implore son gouvernement : « Nous sommes prisonniers depuis plus de six mois. Il fait très chaud, et les pirates menacent de nous tuer si notre gouvernement ne relâche pas leur camarades pirates ».
       L’Inde a adopté cette année une pratique plus agressive envers les pirates. 61 somaliens ont été faits prisonniers par la marine indienne lors de l’affaire du Vega 5 le 14 mars, un autre groupe de 28 a été capturé en février, et 14 autres en juin. Il y aurait 53 indiens retenus en otages, dont 7 à terre. (gCaptain 28/10/11) http://tinyurl.com/6z2fz4w
Des pirates retiennent en otages les humanitaires
Hobyo
         Deux travailleurs humanitaires occidentaux enlevés cette semaine dans le centre de la Somalie sont aux mains de pirates. Les pirates chercheraient à obtenir une rançon en échange de leur libération. "Les otages sont entre les mains des pirates près du village de Dabagalo," a assuré Mohamed Jama, un ancien de Hobyo. "Nous avons des informations selon lesquelles les pirates veulent déplacer les otages, mais ils rencontreraient des difficultés parce que des avions survolent la zone."
       Les deux travailleurs humanitaires, une Américaine et un Danois travaillant pour le Danish Demining Group, ont été enlevés avec un collègue somalien mardi à Galkayo, une ville à l'intérieur des terres à cheval entre deux régions auto-proclamées semi-autonomes de Somalie - Puntland et Galmudug. "Des gens qui ont vu les otages nous ont dit qu'ils allaient bien maintenant, ils sont retenus par une douzaine d'hommes non loin de Hobyo," a renchéri Abdikadir Hussein, un autre ancien. "Les forces de sécurité recherchent encore les ravisseurs, dont nous pensons qu'ils se cachent près de Hobyo," a indiqué Ahmed Sahal, un responsable sécurité à Galkayo. "Quatre suspects, avec une voiture, ont jusqu'ici été arrêtés, et sont actuellement interrogés par les forces de sécurité."
(AFP/France 2 27/10/11)http://info.france2.fr/monde/des-pirates-retiennent-en-otages-les-humanitaires-71007019.html
Des pirates somaliens détournent un chimiquier grec
         Des pirates somaliens ont détourné dans le golfe d'Aden un chimiquier appartenant à une firme grecque et transportant 22 personnes, a rapporté mardi un expert des affaires maritimes régionales.
       Le Liquid Velvet, immatriculé aux îles Marshall, a été intercepté lundi alors qu'il reliait Suez à l'Inde, a précisé Andrew Mwangura, expert maritime du Somalia Report. Ce bâtiment de 11.599 tonnes de port en lourd (tpl) appartient à l'entreprise grecque Elmira Tankers, selon le site internet de la firme. «Il a été capturé hier. Il venait de Suez et se dirigeait vers l'Inde, son équipage comprend 21 Philippins et un vigile non armé», a dit Mwangura.
       Un pirate répondant au nom de Khalif a déclaré à Reuters qu'il avait eu connaissance d'un détournement mais ne disposait d'aucune précision pour le confirmer.
Nb :D’autres informations laissent penser que l’équipage a pu se réfugier dans la « citadelle » définie à bord et que les pirates n’ont pas pris le contrôle du navire.
(20mn 01/11/11) http://www.20minutes.fr/ledirect/815770/pirates-somaliens-detournent-chimiquier-grec
Pirates/Somalie: un bateau arraisonné ?
       Un chalutier taïwanais avec 28 hommes d'équipage a probablement été arraisonné par des pirates somaliens au large de l'archipel des Seychelles dans l'océan Indien, ont affirmé aujourd'hui les autorités de Taïwan.
       Le bateau, le Chin Yi Wen, avec 28 hommes d'équipage à bord, dont neuf Chinois, huit Philippins, six Indonésiens et cinq Vietnamiens, n'a pu être contacté depuis hier et a du être détourné par des pirates somaliens, a indiqué le ministère des affaires étrangères taïwanais. Le Chin Yi Wen a été aperçu pour la dernière fois en train de se diriger vers la côte somalienne.
(AFP/Le Figaro 05/11/11) http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/05/97001-20111105FILWWW00287-piratessomalie-un-bateau-arraisonne.php
Puntland is No Longer a Safe Haven for Pirates… Police Raids Capture 150 / Le Puntland n’est plus un refuge sûr pour les pirates… La police en a capturé 150 lors d’un raid.
       La police de la région semi-autonome du Puntland a arrêté 150 pirates lors d’une opération, qui a duré deux semaines, à proximité de Jariban et de Garacad, dans le district de Mudug, a indiqué un haut-responsable du gouvernement du Puntland ce dimanche.
       « Nous avons concentré nos recherches sur leurs centres principaux, capturé 150 pirates et pris une grande quantité d’armes. »
       « La plupart ont été capturés à Garacad, alors qu’ils se préparaient pour des attaques de navires. Nous avons saisi des lance-roquettes RPG, des fusils mitrailleurs et un grand nombre de pistolets. (…) Tous ces gens seront bientôt présentés à un juge à Garowe, la capitale du Puntland »
a expliqué le chef de la police du district de Mudug. (…)
       « C’est la première étape de notre combat contre les pirates, qui devrait conduire à l’éradication de toute piraterie dans la région. Nous allons continuer à arrêter et détenir les pirates, nos tribunaux va continuer à les juger, et l’État du Puntland va continuer à confisquer armes et véhicules ».
La semaine dernière, la police a aussi mis la main sur le butin de pirates à Garacad, après qu’un pirate ivre eut tué deux civils.
(gCaptain reprenant un article de Somalia Report 31/10/11) http://tinyurl.com/6d2zedt
Les pirates de retour au large des Seychelles. Thoniers menacés également (Maj)
       Il n’y a pas que les touristes en voyage de nuit de noce ou amateurs de décors paisibles et de douce chaleur à aimer les Seychelles. Les pirates, également, semblent priser l’archipel, qui avec ces centaines d’îlots dispersés autour, leur permet, éventuellement, offrent des abris temporaires, pour foncer au besoin sur leurs proies.
Un chalutier taïwanais, 28 marins
       Un chalutier taiwanais a, sans doute, été capturé par les pirates. Le Chin Yi Wen a 28 hommes d’équipage à bord (9 Chinois, 8 philippins, 6 Indonésiens et 5 Vietnamiens). Et tout contact avec le navire a été perdu depuis vendredi a annoncé le ministère taïwanais des Affaires étrangères samedi (5 novembre). Le navire a mis le cap à toute allure vers la côte somalienne, a-t-il expliqué. Taïwan a demandé l’aide de l’Union européenne, de la France et du Royaume-Uni, entre autres, pour permettre de récupérer ce navire. (Maj) Les marins ont pu se libérer de leurs ravisseurs dans l’après-midi de dimanche, selon l’agence de presse de Taïwan. L’intervention de la Marine britannique a été déterminante, semble-t-il. 3 marins blessés légèrement dans l’opération. Le navire fait désormais route vers Port-Victoria (Seychelles), accompagné par les navires britannique et des forces seychelloises.
Un navire de pêche des Seychelles, 2 pêcheurs
       Tout contact a été perdu avec un navire de pêche local, à 65 milles à l’ouest de Mahé, depuis plus d’une semaine, a annoncé le commandement des gardes-côtes des Seychelles samedi (5 novembre). L’Aride avec ses deux hommes d’équipage pourrait avoir été capturé par les pirates, précisent les autorités, selon nos confrères seychellois. Un avion de patrouille norvégien – qui participe à l’opération de l’OTAN Ocean Shield – et des navires européens ont bien patrouillé dans la zone. Mais tout espoir de les retrouver semble compromis.
Un thonier de la Cobrecaf échappe de peu
       Le Torre Giulia, le thonier armé par la Cobrecaf (de Concarneau), anciennement italien et battant désormais pavillon français, a été attaqué par des pirates à 200 milles au nord-ouest de l’île Denis, qui appartient à l’archipel des Seychelles. Attaque déjouée grâce à la présence des militaires à bord. Ce n’est pas la première fois cette année que des thoniers sont attaqués cette année, semble-t-il. Mais les équipages ont reçu stricte consigne de « la boucler », et de ne rien dire de ces attaques.
(Bruxelles 2 06/11/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/les-pirates-de-retour-au-large-des-seychelles-thoniers-menaces-egalement.html

En Afrique de l’Ouest :

Un navire italien détourné au Bénin.
       Un navire italien transportant du gasoil a été détourné au large du Bénin, dans le golfe de Guinée. Trois pirates seraient montés à bord du bateau au sud de Cotonou, la capitale économique du Bénin. Le navire, qui a un équipage de 23 personnes, appartient à un armateur de Naples.
(BBC Afrique 24/07/11) http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2011/07/110724_boat_seized_benin.shtml
Des pirates s'emparent d'un pétrolier grec au large du Nigeria
Des pirates ont pris le contrôle samedi d'un pétrolier grec battant pavillon libérien, à 30 milles nautiques des côtes du Nigeria, a déclaré ce lundi la garde-côte grecque. L'Aegean Star se rendait du Ghana au Bénin lorsque des pirates l'ont détourné. La garde-côte grecque a dit ignorer s'il était chargé de pétrole.
(20 minutes 18/07/11) http://www.20minutes.fr/ledirect/759302/pirates-emparent-petrolier-grec-large-nigeria
Le pétrolier grec capturé au large du Bénin a été relâché
       Le pétrolier grec battant pavillon libérien qui avait été détourné par des pirates samedi dernier, dans le golfe de Guinée, a été libéré, ont annoncé ce lundi les armateurs du navire.
       «Vers 17h GMT, les pirates qui avaient capturé le pétrolier Aegean Star ont quitté le bateau et le capitaine a pu récupérer son commandement», a fait savoir la compagnie Aegean Bunkering Services. Les 20 membres d'équipage sont tous sains et saufs. Le pétrolier Aegean Star se rendait du Ghana au Bénin lorsque des pirates l'ont détourné.
       Les actes de pirateries sont en augmentation dans le golfe de Guinée, même si le phénomène n'a pas l'ampleur prise au large de la Somalie, dans la Corne de l'Afrique.
(20 minutes 18/07/11) http://www.20minutes.fr/ledirect/759520/petrolier-grec-capture-large-benin-relache
La marine nationale lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée
       La présence d’une frégate française dans le golfe de Guinée, arrivée il y a 10 jours dans les eaux d’Afrique occidentale, a permis de réduire les attaques de pirates enregistrées au cours de ces derniers mois, selon les déclarations faites samedi par un commandant de la marine nationale.
       Le commandant de la frégate Germinal, le capitaine de frégate Sébastien Chatelin, qui patrouillera au large du Bénin jusqu’à la fin du mois, a déclaré samedi que les attaques ont cessé depuis son arrivée le 10 août dernier. A bord du bâtiment de la marine nationale, on trouve aussi des marins béninois qui reçoivent un entraînement avec les marins français et qui patrouillent conjointement dans les eaux de la région avec les marins européens. Au cours des derniers mois, 30 attaques ont été enregistrées au large du Bénin. Les forces navales des pays de la région ont tué un pirate et 2 autres ont été arrêtés, selon la marine du Bénin.
       L’attaché de défense de l’ambassade de France, le colonel Christian Deuwel, a affirmé que la présence française dans le golfe de Guinée est ponctuelle (*). Son objectif est faire face à une situation d’urgence. Il n’est pas prévu de maintenir une présence permanente dans les eaux d’Afrique occidentale. « On ne mettra pas plus de moyens de contrôle à moins que les pirates ne restent dans la zone. Si tous les pays du golfe de Guinée adoptent les mêmes niveaux de protection, la région retrouvera sa tranquillité habituelle, » a déclaré le colonel Christian Deuwel.
       Le 15 août dernier, les autorités nigérianes et béninoises ont décidé d’effectuer des patrouilles communes pour lutter contre la piraterie. Outre le contrôle commun de leurs eaux territoriales, les 2 pays prévoient d’organiser une réunion des chefs d’état du golfe de Guinée, pour analyser la menace de la piraterie.
(La Vanguardia (Espagne) repris par PSM 21/08/11) http://www.lavanguardia.com/internacional/20110820/54202154089/la-armada-francesa-frena-ataques-de-piratas-en-el-golfo-de-guinea.html
(*) depuis 1990 : il s’agit de la mission Corymbe… Le Germinal vient d’être relevé par la Foudre.
Piracy’s “emerging market” grows: Nearly two dozen sailors taken hostage off West Africa / Piraterie : un “marché émergent” – Deux douzaines de marins pris en otage au large de l’Afrique de l’Ouest.
       Un chimiquier avec un équipage de 23 personnes a été attaqué et capturé au large de l’Afrique de l’Ouest, selon un communiqué du Bureau Maritime International.
       Le communiqué dit que qu’un groupe de pirates armés est monté à bord durant une opération de transfert entre navires à environ 62 milles dans le sud-ouest de Cotonou, au Bénin. Tous les membres de l’équipage ont été pris en otages et le bâtiment a pris une destination inconnue.
(gCaptain 15/09/11) http://tinyurl.com/3fwduhh
 
Nigeria discovers missing ship in Ghana yard / Le Nigeria découvre un navire manquant dans un chantier au Ghana.
       Un pétrolier, le MT Kemepade, qui avait disparu du mouillage de Lagos le 28 septembre dernier a été retrouvé dans un chantier naval du Ghana, à Tema Harbour cinq jours plus tard. Son numéro IMO avait été effacé. Selon les renseignements fournis par les autorités du Nigeria, il y avait un marin à bord lorsque le navire avait disparu du mouillage. (…)
       Les recherches, multiples, avaient mis à contribution les pays voisins et leurs centres de recherche et de secours en mer. Des investigations complémentaires vont être menées.
(Safe Seas 06/10/11) http://safewaters.wordpress.com/2011/10/06/nigeria-discovers-missing-ship-in-ghana-yard/
Nb : cela rappelle un incident analogue survenu en Asie (détroit de Malacca/Mer de Chine) à la fin des années 90, lorsqu’un cargo avait été capturé, puis avait disparu pour être retrouvé plus tard, cargaison vendue et nom grossièrement effacé, dans un port chinois.

Des moyens et des méthodes de lutte :

Des méthodes plus « robustes » pour les navires d’Atalanta
       Le plan d’opération d’Atalanta est en passe d’être revu pour inclure des modes plus offensifs d’action dans l’Océan indien, comme l’a confirmé aujourd’hui Pieter De Crem, le ministre belge de la Défense devant la sous-commission défense. Il rendait compte, « au nom de la Haute représentante » du dernier Conseil des Ministres.
       « Le modus operandi d’Atalanta doit être adapté. Plusieurs États membres (NB : Belgique, France, Royaume-Uni, Pays-Bas…) ont demandé une approche plus ferme » a-t-il expliqué.
Révision des règles d’engagement
       Les règles d’engagement seront ainsi revues « pour permettre une action plus offensive – confirme un officier d’EUNavfor Atalanta -, comme par exemple de retarder les navires piratés de regagner la Somalie, de bloquer les bateaux-mères et de faire pression pour qu’ils se rendent, au besoin en détruisant une partie de leur mobilité (des avions ou navires ont déjà détruits des skiffs) ». Mais, pour l’instant, pas plus. Il n’est pas ainsi encore question de reprise de vive force, même si au QG de l’opération européenne à Northwood, on reconnaît que « toutes les options sont considérées y compris (les plus) robustes ».
Attaquer les bases pirates
       Certains États voudraient aussi aller plus loin, par exemple, en attaquant les bases pirates. Il ne serait pas question d’un débarquement terrestre mais de tir de missile par exemple, à partir des navires présents au large (ou d’hélicoptère). « Quand vous voyez les photos prises par l’avion de patrouille maritime espagnol, qui montrent précisément les préparatifs d’une attaque, on peut se demander effectivement pourquoi on n’intervient pas plus directement » explique un haut responsable européen.
(Bruxelles 2 27/05/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/des-methodes-plus-robustes-pour-les-navires-datalanta.html
L’Italie autorise les gardes privés à bord des navires de son pavillon
       Dans le décret-loi qui définit le refinancement du gouvernement des missions militaires à l’étranger, le gouvernement italien a défini des mesures supplémentaires pour combattre la piraterie militaire. Et notamment la possibilité pour les navires marchands et de pêche, battant pavillon italien, de recourir aux sociétés privées de sécurité dans les zones exposées à la piraterie. Ces gardes privées pourront être armés. Mais toutes les conditions ne sont pas encore définies. Selon une dépêche de l’agence Ansa, un nouveau décret doit être adopté dans les soixante jours, pour établir « les conditions et les exigences pour la possession, l’usage, l’acquisition et le transport d’armes et de munitions par les gardes de sécurité ».
(Bruxelles 2 15/07/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/litalie-autorise-les-gardes-prives-a-bord-des-navires.html
Le navire italien détourné par des pirates a été libéré
       Selon les ministères des Affaires étrangères et de la Défense italiens, le Montecristo, détourné lundi aux larges des côtes de la Somalie, a été libéré grâce à l'intervention des marines américaine et britannique. Onze pirates ont été capturés.
       Le navire italien Montecristo, détourné lundi au large des côtes de Somalie, a été libéré grâce à une opération conjointe des marines américaine et britannique, ont annoncé mardi les ministères italiens de la Défense et des Affaires étrangères.
       "Le navire a été libéré", a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère de la Défense, sans plus de précisions. Selon le ministère des Affaires étrangères, deux navires, un bâtiment américain et un britannique, ont mené l'assaut qui a permis de libérer le cargo et de capturer onze pirates.
       "La Farnesina a appris avec une grande satisfaction que grâce à l'intervention conjointe de deux unités de la marine militaire des États-Unis et du Royaume Uni (...) les onze pirates qui avaient détourné le navire italien Montecristo se sont rendus et ont été mis en détention", selon un communiqué du ministère.
       "L'équipage, qui s'était réfugié hier dans la partie blindée du navire, est libre et en bonne santé", a précisé le communiqué officiel italien. Un porte-parole de l'Otan a confirmé à l'AFP en Grande-Bretagne qu'il s'agissait d'une opération de l'Alliance atlantique menée dans le cadre du programme Ocean Shield, qui prévoit des actions conjointes des forces de l'OTAN dans la Corne de l'Afrique.
(France 24 11/10/11) http://www.france24.com/fr/20111011-somalie-pirates-aden-navire-italien-bateau-montecristo Nb : les pirates capturés ont été remis aux forces italiennes.
Assaut sur le Montecristo
       Le Montecristo a été libéré, mardi (11 octobre) par les commandos britanniques du RFA Fort Victoria, assistés de la frégate américaine USS De Wert. Deux navires qui participent à la mission anti-piraterie de l’OTAN (Ocean Shield). Ce vraquier italien de 56.000 tonnes, propriété de D’Alesio Shipping Co, avait été capturé la veille (10 octobre) par les pirates à 230 milles à l’est de l’île de Socotra (Yemen) alors qu’il était en chemin de Liverpool vers le Vietnam.

Les marines à bord du MV Montecristo (crédit : Royal Navy)
         L’équipage de 23 marins (7 Italiens, 6 Ukrainiens et 10 Indiens) s’est calfeutré dans une « citadelle » dans la salle des moteurs, après avoir lancé un appel à l’aide. La frégate américaine De Wert suivie du Fort Victoria a mis les moteurs « toute » pour arriver sur place. Il ne lui a fallu ainsi que 30 heures pour atteindre la position du cargo. Les pirates ne se sont pas immédiatement rendus à la seule vue de la frégate américaine ou des militaires britanniques ainsi que l’a indiqué le ministère italien des Affaires étrangères. Du moins la version de la Royal Navy diffère. Quand l’hélicoptère Lynx du Fort Victoria leur a demandé de se rendre, les pirates ont refusé. Il a fallu l’intervention des Marines pour que les pirates se décident à abandonner leurs armes et se rendent. Les 11 suspects ont été immédiatement arrêtés. Et ils pourraient être traduits en justice, indique le ministère italien des Affaires étrangères. Ce qui serait une première côté italien !
(Bruxelles 2 15/10/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/dernieres-nouvelles-de-la-piraterie-14-octobre.html
Disparition d’un navire utilisé
       Le "Mv Socotra", un navire yéménite aux mains des pirates et utilisé comme bateau-mère, aurait disparu. Selon l’ONG Ecoterra rapportant des témoignages de Somaliens, le navire se trouvait près des Seychelles quand il a été pris sous le feu d’un navire de guerre non identifié. A la suite de l’échange de tirs, il aurait coulé. Ecoterra indique qu’aucune tentative de sauvetage n’aurait été effectuée. Et seuls quelques hommes auraient pu s’en tirer sain et sauf ; 39 personnes (chiffre non confirmé) seraient ainsi décédées.
(Bruxelles 2 15/10/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/dernieres-nouvelles-de-la-piraterie-14-octobre.html
Des militaires embarqués à bord des navires marchands italiens
       Le gouvernement italien a beaucoup tergiversé : sur la bonne méthode pour protéger sa flotte marchande. Les pressions des armateurs, les différentes attaques, en dernier lieu, celle sur le Montecristo ont fait accéléré la décision. Le Ministère de la défense italien a donc signé, mardi (11 octobre), un protocole d’accord avec la Confédération des armateurs permettant l’embarquement d’équipes militaires à bord de certains navires marchands.
Prise en charge des frais par les armateurs
       Selon ce protocole, une dizaine d’équipe de Marines – composées chacune de six hommes – sera prête à embarquer sur les navires marchands battant pavillon italien qui transitent dans des zones à risque. Les armateurs – représentés par leur confédération Confitarma – s’engagent à rembourser les frais associés à l’utilisation de ces équipes de militaires, « y compris les frais de personnel, de fonctionnement et de soutien logistique dans la zone ». Une condition sine qua none à l’usage des militaires, la défense italienne raclant désormais les fonds de tiroir…
       L’Italie est ainsi le deuxième État européen – après la France – à utiliser des militaires embarqués pour protéger certains de ces navires. Le débat fait rage dans plusieurs autres pays notamment en Allemagne, au Danemark ou aux Pays-Bas, où la solution des gardes privés semble plutôt préférée. Le gouvernement italien avait également autorisé en juillet dernier l’embarquement de gardes privés. Mais selon nos confères de la péninsule, cette disposition n’est pas encore vraiment en vigueur ; il manquerait encore quelques décrets d’application.
(Bruxelles 2 12/10/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/des-militaires-embarques-a-bord-des-navires-marchands-italiens.html
Piraterie : Un millier de gardes privés britanniques dans l'océan Indien
       La société britannique Protection Vessels International, qui emploie déjà 750 anciens Royal Marines embarqués comme gardes privés sur les navires en transit devant la Somalie, vient d'annoncer le recrutement de 250 hommes supplémentaires. PVI est une des sociétés de protection privée les plus importantes de la zone, puisqu'elle détient la moitié de ce marché. Elle protège actuellement 180 navires. Son directeur estime que, l'an prochain, 17% des navires en océan Indien auront des gardes armés à bord - contre 15% à l'heure actuelle.
       PVI facture ses prestations à la journée, le prix moyen d'un transit, soit environ 8 jours, est d'environ 50.000 dollars. Les hommes de PVI, tous issus des troupes de Royal Marines - les commandos britanniques - ont subi une trentaine d'attaques depuis 2008. Ils ont, selon leur patron, réussi à toutes les repousser sans provoquer de morts ou de blessures.
(© Mer et Marine 20/10/11) http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=117566&u=21413&xtor=EPR-56-[newsletter]-20111020-[article]
Des policiers sur les navires allemands ?
       Le débat continue d’animer la politique et les médias allemands : comment lutter plus efficacement contre la piraterie. L’Allemagne est, en effet, empêtrée dans ses contradictions juridico-politiques. D’une part, la libre circulation des voies marchandes constitue une question de sécurité nationale, comme l’ont rappelé encore récemment, de manière très officielle, les lignes directrices de la politique de défense. Sa flotte (ou/et ses intérêts) sont une des plus importantes dans le monde. Et, elle est normalement dotée d’un arsenal juridique conséquent. D’autre part, les armateurs ne peuvent placer (officiellement) des gardes privés à bord de leurs navires. Et les militaires voient leur rôle limité, notamment par la Constitution, et ne peuvent effectuer des fonctions de police judiciaire. C’est pourquoi les dernières propositions mises sur la table publiquement méritent un intérêt.
       Un responsable syndical de la police allemande, Bernard Witthau, plaide, mercredi (10 août) dans Die Welt pour le déploiement de 500 policiers dans l’Océan indien pour protéger les navires allemands de la piraterie. Son argumentation tient en deux faits. « D’une part, la police fédérale n’a ni les armes ni la logistique qu’ont jusqu’ici seulement les forces armées. D’autre part, les poursuites en cas de prise d’otages ou l’obtention de preuves pour les procédures judiciaires ne peuvent être faits par les policiers, et pas par les militaires. » Il recommande ainsi de former comme policiers 500 militaires qui pourront bénéficier ainsi de la double compétence (*). Pour financer cela, une redevance pourrait être demandée aux armateurs. Il s’oppose en revanche à l’usage de gardes privés. « La protection des personnes ne peut pas se comparer à la protection des marchandises. (…) La sécurité intérieure, qui est une fonction souveraine, ne doit pas être privatisée. »
(*) et on les appellerait … gendarmes. Une proposition jugée intéressante par le secrétaire d’État à la Défense, Thomas Kossendey (CDU). (…)
(Bruxelles 2 14/08/11) http://www.bruxelles2.eu/defense-ue/des-policiers-sur-les-navires-allemands.html
India opens way to deploying armed anti-piracy guards / L’Inde sur le point d’autoriser des gardes armés contre la piraterie.
       L’Inde est le dernier pays en date à régulariser le recours à des gardes armés sur les bateaux battant pavillon national, dans le cadre de la lutte contre la piraterie dans le Golfe d’Aden.
(The Lloyd’s list 31/08/11) http://www.lloydslist.com/ll/sector/ship-operations/article378781.ece
Les Seychelles autorisent le port d’armes à gros calibre sur les thoniers espagnols
       Le gouvernement des Seychelles a accepté dans son principe la demande espagnole de pouvoir équiper les thoniers espagnols basés à Port-Victoria en armes de gros calibre (mitrailleuse lourde de type 12,7 mm). C’était une demande espagnole de longue date. Les thoniers espagnols sont, en effet, protégés par des gardes privés, qui ont subi un encadrement par l’armée espagnole. Ceux-ci ne peuvent faire transiter par les Seychelles et détenir dans les eaux territoriales de l’archipel que des armes légères ou de poing. Cette demande a enfin été acceptée lors d’une réunion qui s’est tenue entre les deux pays vendredi (9 septembre). Reste à en fixer les modalités précises, notamment en matière de conditions et de sécurisation du transfert. Les deux délégations ont convenu d’échanger, « dans les prochains mois », indique le ministre de la Défense espagnol dans un communiqué, des propositions de rédaction d’un protocole fixant ces conditions.
       Cet accord s’inscrit dans un ensemble plus vaste. L’Espagne s’était, en effet, engagée en septembre 2010, dans une déclaration signée lors de la visite du président des Seychelles à Madrid, puis lors de la visite de la ministre de la Défense Carme Chacon à Port-Victoria, à aider les autorités des Seychelles sur la formation en sécurité, la formation des services maritimes de recherche et de sauvetage, en mettant en place l’hôpital Gomez Ulla une unité permanente de télé médecine, permettant des soins médicaux à distance.
(Bruxelles 2 12/09/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/les-seychelles-autorisent-le-port-darmes-a-gros-calibre-sur-les-thoniers-espagnols.html
Renforts pour l’opération Atalanta et faire face à la crise humanitaire
       La frégate Köln a quitté le port de Wilhelmshaven (nord de l’Allemagne) pour rejoindre l’opération anti-piraterie de l’UE déployée dans l’Océan indien. C’est la seconde frégate allemande à être engagée simultanément à la frégate Bayern. Elle devrait être à Djibouti à la mi-septembre avec ses 220 membres d’équipage et soldats. Une corvette espagnole Infanta Cristina (P-77), un navire de 88 mètres de long de la classe Descubierta, est partie le 17 août, du port de Cartagena avec une centaine de membres d’équipage ainsi qu’une équipe de « marines ». C’est la deuxième fois que ce navire est engagé au large de la Somalie. Un navire amphibie espagnol, le Galicia, est déjà engagé. L’opération Atalanta devrait disposer de 8 navires au lieu de 6 habituellement. Ce renfort intervient alors que les demandes d’escorte des navires du Programme alimentaire mondial augmentent avec la crise alimentaire en Somalie, et dans la corne de l’Afrique.
(Bruxelles 2 30/08/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/dernieres-nouvelles-de-la-piraterie-29-aout.html
Intervention musclée de la marine d’Oman
       La Royal Navy d’Oman est intervenue de façon offensive pour libérer un navire indien, le Tiba-2 Halima, qui avait été capturé par les pirates le 1er septembre. Lors de l’opération menée par le RNOS Musandam, un pirate somalien a été blessé mortellement ainsi que deux des otages : le capitaine et un marin, tous deux Indiens du Gujarat, pris sous des tirs croisés. Parmi les 10 autres marins retenus en otage, l’un d’entre eux a été gravement atteint et sept autres souffrent de blessures légères selon des sources hospitalières qui se sont confiées au Times of Oman ; deux autres ont pu s’échapper sains et saufs. « Les pirates nous ont utilisé comme un bouclier humain quand ils ont vu le navire se porter à notre secours » témoigne un des survivants. Mais, apparemment, dès l’intervention des militaires, les pirates se sont rendus et ont été incarcérés par les gardes-côtes. La marine d’Oman était déjà intervenue, la semaine précédente, pour déjouer une attaque sur un navire battant pavillon libérien à seulement 34 milles nautiques de Salalah.
(Bruxelles 2 09/09/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/dernieres-nouvelles-de-la-piraterie-14-sept.html
Français et Espagnols pour des missions plus robustes contre les pirates
       Plusieurs pays ont défendu à Wroclaw la nécessité de doter la mission anti-piraterie de l’UE, Eunavfor Atalanta, de moyens plus robustes, plus « efficaces » d’intervention face aux pirates. Cela a été le sens de l’intervention des ministres français (G. Longuet) comme espagnol (C. Chacon) de la Défense. Le représentant allemand (en l’absence du ministre, c’était le secrétaire d’État parlementaire, Christian Schmidt qui était à la table des ministres), s’est discrètement tu. On sait que ce n’est pas une option défendue par l’Allemagne.
       Pourtant Duncan Potts, le chef de mission a présenté plusieurs options, notamment la fameuse option IV qui permettrait d’aller sur les plages de façon préventive, pour détruire les bases pirates. Mais aucun accord n’a pu être obtenu. Ce n’était pas vraiment le lieu, ni le moment, argue un diplomate européen.
(Bruxelles 2 23/09/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/francais-et-espagnols-pour-des-missions-plus-robustes-contre-les-pirates.html
Piraterie : des gardes armés à bord des cargos britanniques
Cameron autorise les navires de commerce britanniques à embarquer des gardes armés. La France pourrait bientôt l'imiter.
       Cette fois, le gouvernement britannique prend le taureau par les cornes et décide d'affronter directement la piraterie somalienne, avec une série de mesures dont la plus spectaculaire a été annoncée le 30 octobre par le Premier ministre David Cameron. Dans une interview à la BBC, il a officialisé la décision de son gouvernement d'autoriser les gardes civils armés à bord des navires de commerce arborant le pavillon commercial britannique, le Red Ensign, à tout le moins ceux qui naviguent dans le golfe d'Aden et l'océan Indien, fréquentés par les pirates somaliens. Environ deux cents navires britanniques seraient dans ce cas, et la moitié d'entre eux pourraient rapidement recourir aux services de sociétés militaires privées. "Il s'avère que les bateaux qui ont des gardes armés ne sont pas la cible d'attaques, ni de prises d'otages, ni de demandes de rançon", a confié le Premier ministre, qui s'exprimait depuis l'Australie où se tient le sommet du Commonwealth. L'objection la plus fréquemment opposée aux partisans de la présence de gardes armés privés à bord des navires marchands se rapporte au droit d'ouvrir le feu en cas de légitime défense, donc de la possibilité de tuer des pirates. Face à cet argument, David Cameron a été très net : "Il faut faire des choix. Franchement, l'augmentation des enlèvements et des prises d'otages frappant des bateaux contournant la corne de l'Afrique est une souillure pour notre monde. Le fait qu'une bande de pirates en Somalie parvienne à prendre en otage nos échanges commerciaux et le reste du monde est - je crois - une véritable insulte, et le reste du monde doit donc s'unir (contre eux) avec beaucoup plus de vigueur."
Une mesure préparée depuis plusieurs mois
       L'annonce de David Cameron introduit une vraie nouveauté, mais elle était attendue depuis plusieurs semaines. Voici quelques jours, comme nous le précisions ici même, le site Intermanager.org expliquait que les assureurs spécialisés dans le risque K&R (Kidnap & Ransom) accordent des ristournes allant jusqu'à 35 % quand des gardes privés se trouvent à bord des navires assurés. Pour un navire d'une valeur de 20 millions de dollars, une assurance de base coûte 35 000 dollars pour une traversée du golfe d'Aden en 7 jours.
       Voici deux semaines, le secrétaire d'État aux Affaires africaines Henry Bellingham annonçait la mise en place de mesures beaucoup plus actives pour lutter contre les réseaux financiers alimentés par la piraterie en versant 5,2 millions d'euros pour la mise en place aux Seychelles d'un centre de recueil de renseignements et d'échange d'informations, permettant de recueillir des preuves pour traduire en justice les commanditaires des réseaux de piraterie. Le même ministre annonçait quelques jours plus tard que les Britanniques allaient accroître leur coopération avec la région somalienne sécessionniste du Puntland, d'où partent de nombreuses attaques de pirates. Alors qu'il n'est pas reconnu par la communauté internationale, son président Adbirahman Mohamud Farole a été récemment reçu officiellement à Londres. Le Puntland a signé en février 2011 un accord de coopération avec les Seychelles, dont le système judiciaire condamnerait les pirates appréhendés par les marines internationales, qui purgeraient ensuite leur peine au Puntland. Londres va également doter plusieurs agences spécialisées de l'ONU de plusieurs millions d'euros destinés à financer des programmes de lutte contre la criminalité liée à la piraterie.
Quels changements pour la France ? David Cameron l'a précisé : les mesures qu'il annonce ne sont qu'une "première étape" et il travaille "avec d'autres pays pour s'assurer que les pirates soient bien traduits en justice". De telles intentions ont déjà été émises plusieurs fois dans le passé, notamment par la France, sans aucune réussite. Seuls des Somaliens accusés de s'être directement attaqués avec "succès" à des navires et/ou à des citoyens français ont été ramenés dans l'Hexagone, où ils attendent d'être jugés. Mais, pour Paris, la vraie question est ailleurs : sera-t-il possible désormais de tenir bien longtemps la position consistant à ne pas autoriser des nationaux ou des entreprises françaises à porter les armes à bord de bateaux marchands ? Interrogé par nos soins, un ancien officier français, très actif dans le secteur de la sécurité privée, pronostique "une évolution très rapide vers la position britannique, peut-être même au cours des prochaines semaines". De fait, plusieurs entreprises se trouvent dans les starting-blocks, certaines d'entre elles opérant déjà dans la corne de l'Afrique, à partir de Djibouti notamment, dans des conditions juridiques acrobatiques. "Le problème, c'est la proximité de l'élection présidentielle, souligne notre expert. Les initiatives sont bloquées, car le sujet fait polémique."
       De la même façon que la quasi-totalité des gardes privés opérant à bord des navires britanniques sont d'anciens membres des commandos, notamment des SAS, ce sont également des sociétés montées par d'anciens membres des forces spéciales françaises qui seraient à même de démarrer très vite une activité légale de protection militaire privée. Il est pourtant probable que, si une évolution devait intervenir, elle passerait d'abord par une phase d'expérimentation, qui pourrait être confiée à une ou plusieurs sociétés proches de l'institution militaire. À ce jour, les seules escortes armées autorisées par la France sont celles que fournit la marine nationale, contre défraiement par les armateurs. Treize thoniers opérant dans les zones menacées sont dans ce cas.
(Le Point/Défense 31/10/11) http://tinyurl.com/3bxqbvd
Tribal Kat : la tactique indienne du Galicia. Touché, coulé
       L’arrestation d’un skiff pirate impliquée dans l’attaque du voilier Tribal Kat et la libération de la Française E. Colombo ne s’est pas tout à fait passée comme la version officielle – des marines espagnole, française et européenne – l’a présentée. Ou pour être plus exact, l’ordre des actions opérées a été un peu éclipsé. Il semblerait ainsi que les Espagnols du Galicia aient utilisé une méthode offensive, assez directe contre les pirates. Ils ont ainsi « tiré » sur le skiff pirate et « l’ont coulé, obligeant ainsi les pirates à plonger à l’eau et nager ». Il ne restait ensuite plus qu’à récupérer tout le monde. Une opération qui n’est pas sans risque, reconnaît notre interlocuteur très officiel.
Tactique indienne
       Cette méthode du « touché, coulé » a déjà été utilisée à plusieurs reprises par la marine indienne au large de ses côtes – au point qu’on a pu parler de tactique indienne – pour neutraliser, avec succès souvent mais parfois pas sans pertes humaines, plusieurs bateaux mères utilisés par les pirates. Elle semble aujourd’hui être endossée par les marines espagnole et française (l’assaut espagnol sur le skiff pirates s’est en effet produit avec l’autorisation française).
(Bruxelles 2 23/09/11) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/tribal-kat-la-tactique-indienne-du-galicia-touche-coule.html
Les moyens d’Atalanta : justes, tout justes
       La dernière conférence de génération de forces pour l’opération Eunavfor Atalanta l’a montré, les moyens engagés par les Européens pour lutter contre la piraterie dans l’océan indien sont justes, tout justes au niveau minimal requis, comme l’ont confirmé plusieurs sources à B2. « Nous avons le minimal requis » m’a confirmé un officier d’Atalanta. « Mais tout juste » a précisé un autre.
6 navires seulement
       De fait, pour la période actuelle, l’opération ne peut compter que sur 6 navires en moyenne et deux-trois avions de patrouille maritime, comme l’a confirmé Carme Chacon, la ministre espagnole de la Défense à Wroclaw. Un chiffre à comparer aux 8 à 12 bateaux sur lequel l’opération a pu compter dans les périodes précédentes. Pour Noël, période sensible de relève des navires, où chacun cherche (assez logiquement à rentrer dans ses périodes), le dispositif est dans une zone critique. « Toute la question est de savoir comment avoir plus de navires à Noël » a confirmé avant la réunion des ministres de la Défense un haut responsable européen.
Peu d’États réellement contributeurs
       Au final, « ce sont à peu près toujours les mêmes États qui fournissent les moyens » en mer commente un officier à B2. C’est-à-dire la France, l’Espagne, l’Allemagne et le Luxembourg – pour le noyau dur – la Grèce, l’Italie, la Belgique, les Pays Bas. L’Espagne par la voie de Carme Chacon a ainsi promis de rester engagée dans l’opération en fournissant au moins un navire et un avion de patrouille maritime. La ministre espagnole souhaitant dès maintenant engager les discussions pour prolonger l’opération au-delà de 2012. Mais le problème est maintenant d’obtenir d’autres engagements des pays qui ne participent pour l’instant pas à l’opération. « Nous avons besoin de mobiliser d’autres bateaux d’autres pays » a expliqué à Wroclaw, le ministre français Gérard Longuet. « C’est un réel défi » a confirmé à B2 Gerald Howarth, le vice-ministre britannique de la Défense chargée de la Stratégie de sécurité internationale. Cependant le Royaume-Uni n’a pas proposé de fournir un navire manquant (*). Même position coté polonais, où un proche du ministre de la Défense a confirmé que la Pologne n’avait pas proposé de forces. Cependant il y a quelques lueurs d’espoir. « Nous avons reçu plusieurs déclarations de pays prêts à engager des forces » a précisé un officiel polonais à B2. Outre l’Espagne, la Suède, par exemple seraient parmi ceux-là.
Les moyens sur zone
       Aujourd’hui il y a 6 bateaux sur zone :
  • 2 Allemands : les frégates Köln (F-211) et Bayern (F-217) qui sert de FHQ – QG de force – ;
  • 2 Espagnols : le navire d’assaut amphibie Galicia (L-52), qui sert également de navire-hôpital et la corvette Infanta Cristina (F-33) ;
  • 1 Néerlandais : le ravitailleur HNLMS Zuiderkruis (A832) ;
  • la frégate française Surcouf, qui n’est pas en permanence sous commandement européen ;
Une frégate grecque, le FS Hydra (F-452), sera également engagée à partir du 30 septembre.
Coté aérien, on dénombre 8 hélicoptères fournis par les navires présents sur zone ainsi que 3 avions de patrouille maritime – un P3C Orion espagnol et 2 Merlin luxembourgeois – et un quatrième avion de patrouille – un P3C Orion allemand – dès ce dimanche.
(Bruxelles 2 23/09/11) (**) http://www.bruxelles2.eu/piraterie-golfe-daden-ocean-indien/les-moyens-datalanta-justes-tout-justes.html
(*) les anglais « fournissent » le commandant de l’opération Atalanta à Northwood, mais ne mettent généralement de moyens militaires qu’au sein de la force OTAN voire au sein du CTF 151.
(**) il y a généralement un ATL2 français à Djibouti, mais on peut supposer que la simultanéité de deux crises (Somalie et Libye) oblige à gérer les moyens de manière … pragmatique
La France et la Grande-Bretagne souhaitent autoriser les attaques sur les bases de pirates somaliens
       Plusieurs pays de l’Union Européenne, dont la France et la Grande-Bretagne, souhaitent que l’opération Atalanta — de lutte contre la piraterie au large de la Somalie — utilise des méthodes plus fermes, pendant que d’autres états membres ne souhaitent pas cette évolution.
       Les ministres de la défense de l’Union Européenne, réunis à Breslavia (Pologne), ont évoqué le sujet dans la nuit de jeudi dernier, mais ils ne sont pas parvenus à un accord, selon des sources communautaires. Parmi les options évoquées, figure la demande d’autorisation d’attaquer les bases de pirates situées sur les plages somaliennes de façon préventive, une idée appuyée par des pays comme la France, selon son ministre de la défense, Gérard Longuet. Vendredi, le secrétaire d’état britannique, Gerald Howarth, a confirmé que Londres appuyait cette idée et a dénoncé l’absurdité de ce que les troupes européennes voyaient des skiffs pirates sur la côte somalienne et ne pouvaient rien faire à cause des limites de leur mission.
       Il a aussi été envisagé, selon différentes sources, de donner plus de marges de manoeuvre aux forces européennes pour tirer contre les skiffs pirates sur le point d’attaquer. « J’ai demandé qu’il y ait des actions plus fermes. J’espère que nous pourrons avancer sur ce sujet, » a déclaré le secrétaire d’état britannique.
       De leur côté, d’autres états membres comme l’Allemagne, ont rejeté ce type d’actions offensives et considèrent qu’elles n’entrent pas dans le mandat dans le cadre duquel opèrent les bâtiments européens en océan Indien, ont indiqué vendredi des sources de sa délégation. (La Opinión de Coruña (Espagne) repris par PSM 24/09/11) http://www.corlobe.tk/article25967.html
German Navy anti-piracy gunship takes care of business off Somalia… get some!! / Les canons de navires allemands engagés dans la lutte contre la piraterie font leur boulot, pas mal !!
    
       Ce n’est pas tout à fait comme dans les hélicoptères d’assaut du film Apocalypse Now, mais c’est tout de même intéressant de voir un hélicoptère détruisant avec son canon une embarcation pirate d’aujourd’hui. La vidéo montre l’hélicoptère de la frégate allemande Köln tirant sur une embarcation de pirates au large de la Somalie. Personne n’était plus à bord à ce moment-là, mais on voyait clairement à bord tout le matériel nécessaire aux pirates, ce qui justifiait la destruction par les mains expertes des marins allemands.
Nb : Une deuxième intervention, identique, a eu lieu le 4 novembre, avec la même frégate allemande et un avion de patrouille maritime français.
(gCaptain 30/09/11) Avec un lien vers la video : http://gcaptain.com/german-navy-anti-piracy-gunship?31706
Maersk to employ armed guards / Maersk sur le point de faire appel à des gardes armés.
       AP MOLLER-MAERSK va faire appel plus régulièrement à des gardes armés à bord de ses pétroliers traversant le Golfe d’Aden, a confirmé la compagnie. Cependant, il n’est pas « actuellement prévu » d’étendre ces dispositions aux porte-conteneurs.
(Lloyd’s List 17/10/11) http://www.lloydslist.com/ll/sector/ship-operations/article382085.ece
French Military Operating in Somalia / Kénya : des forces françaises interceptent des militants le long de la frontière somalienne
       Des troupes françaises ont repéré des membres présumés de la milice islamiste al Shabaab qui tentaient de franchir la frontière Kénya - Somalie à bord de deux embarcations à Raas-Kaambooni, rapporte le journal kényan The Standard. Selon des sources anonymes, les forces françaises ont bloqué les embarcations des militants en haute mer, échangeant des tirs avec les militants.
       Quatre militants ont été arrêtés après avoir quitté les embarcations, mais six autres se seraient noyés. Le commissaire du district de Lamu West, Stephen Ikue, a confirmé que des troupes françaises étaient impliquées dans une opération survenue dans les eaux somaliennes, mais a refusé de donner d’autres détails. Des forces de sécurité françaises ont rejoint leurs homologues kéniannes pour lutter contre les militants à Lamu, selon des sources.
       Peu importe, des militaires français sont sur le sol somalien, en armes et semble-t-il décidés à en s’en servir. On peut noter que cette semaine des commandos britanniques ont participé à la libération d’un navire piraté au large de la Somalie, et ce sont maintenant des commando français qui opèrent en Somalie. Les européens semblent avoir pris pied en Somalie.
(Information Dissemination repris par PSM 12/10/11)http://tinyurl.com/3o2anst
La difficile traque des preneurs d'otages
       De nombreux mouvements d'agents français du service action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et de militaires du Commandement des opérations spéciales (COS) ont eu lieu ces derniers jours pour tenter de retrouver l'otage français Marie Dedieu, enlevée au nord-est du Kenya par des islamistes somaliens.
(La Lettre de l’océan Indien/Afrique 15/10/11) http://www.africaintelligence.fr/loi/

En Asie :

Strait of Malacca: Malaysia Captures Pirates / Détroit de Malacca : captures de pirates par des malaisiens.
       Des officiers malaisiens interrogent six indonésiens détenus pour tentatives de piraterie à l’encontre d’un navire dans le détroit de Malacca. (…) Ils ont été vus en train de grimper à bord d’un navire de commerce en route près de l’île de Johore, près de Singapour, dimanche matin.
       « Lorsqu’ils ont compris qu’on les observait, ils ont essayé de fuir. Notre patrouilleur a manoeuvré pour les intercepter. Nous avons tiré des coups de semonces avant de l’intercepter dans les eaux malaisiennes. » Ils venaient manifestement de l’île de Batam, dans le sud, et prévoyaient d’attaquer trois bateaux.
(Eagle Speak 21/09/11) http://www.eaglespeak.us/2011/09/strait-of-malacca-malaysia-captures.html

En Somalie :

L'Onu déclare la famine en Somalie
       L'Organisation des nations unies a déclaré la famine dans deux régions de la Somalie touchées par la pire sécheresse depuis 50 ans. Une dizaine de millions de personnes, en Afrique de l'Est, souffrent de la pire sécheresse en plus d'un demi-siècle. Et pour les Nations Unies, les conditions se sont détériorées à un point tel que la famine est revenue dans ce pays pour la première fois en dix-neuf ans.
       En attendant, l'ONU et les États-Unis ont déclaré que les agences humanitaires ont besoin de garanties de sécurité supplémentaires des groupes armés en Somalie pour permettre au personnel d'atteindre ceux qui en ont besoin.
       La milice Al-Shabab, un groupe affilié à Al Qaida, qui contrôle de larges portions du sud et du centre de la Somalie, avait imposé une interdiction sur les agences humanitaires étrangères dans ses territoires en 2009, mais a récemment permis un accès limité.
(BBC Afrique 20/07/11)http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2011/07/110720_somaliafamine.shtml
Au moins 21 morts dans des combats entre soldats du Puntland et Shebab
       Au cours de deux jours d'affrontements à Galkayo entre les soldats de la région autoproclamée autonome du Puntland et les Shebab, au moins 21 personnes ont été tuées et 31 autres blessées.
       (…) Les affrontements ont débuté jeudi dans la partie nord de la ville de Galkayo, sur la frontière entre le Puntland et le centre de la Somalie largement contrôlé par les shebab, où des soldats du Puntland, à la recherche d'hommes armés liés aux rebelles islamistes somaliens shebab, ont lancé un raid.
(AFP/France 24 02/09/11) http://www.france24.com/fr/20110902-somalie-puntland-combats-soldats-shebab-region-islamistes-raid-region-galkayo-morts-blesses
Kenya : un nouveau camp de réfugiés
       Le Premier ministre kenyan, Raila Odinga, à annoncé l'ouverture d'un nouveau camp de réfugiés pour désengorger celui de Dadaab, surpeuplé. L'annonce a été faite, lors d'une visite du chef du gouvernement au camp de réfugiés de Dadaab. Situé dans le nord-est du Kenya, Dadaab est considéré comme le plus grand camp de réfugiés au monde avec quelques 380.000 personnes. Aujourd'hui il a du mal à contenir l'afflux de nouveaux arrivants, - un millier par jour- fuyant la sécheresse et le conflit en Somalie.
(BBC Afrique 14/07/11) http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2011/07/110714_kenya_camp.shtml
Libération de 7 Danois otages de pirates somaliens depuis février
       Sept plaisanciers danois, dont une famille avec trois enfants, détenus en otage depuis le 24 février par des pirates somaliens dans l'océan Indien, ont été libérés, a annoncé mercredi le gouvernement danois. Les sept Danois ont été libérés et sont désormais en sécurité, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, précisant que les ex-otages étaient en bonne santé compte tenu de ce qu'ils avaient vécu. Le ministère ne donne pas de détails sur les circonstances de leur libération. Selon Ecoterra International, une rançon acheminée par avion a été versée aux pirates.
       Il y a eu une négociation ces deux dernières semaines entre les pirates et des gens travaillant à la libération des otages, a déclaré à l'AFP un ancien du village de Bandarbeyla situé non loin des bases des pirates dans la région autonome autoproclamée du Puntland (nord-est de la Somalie). Finalement, ils ont été libérés après que les pirates ont accepté une rançon de trois millions de dollars, a ajouté cet ancien, Abduwahab Ali.
       (…) La ministre danoise des Affaires étrangères Lene Espersen a assuré à l'agence de presse Ritzau que son gouvernement n'était en aucune façon impliqué dans le versement d'une rançon ni dans les négociations avec les pirates, indiquant que celles-ci avaient été menées par des amis des otages.
       Jan Quist Johansen, sa femme Birgit Marie, et leurs trois enfants âgés de 13 à 17 ans, Rune, Hjalte et Naja, étaient partis du Danemark en août 2009 pour un tour du monde à la voile, avec un retour prévu initialement à la fin de cet été. Deux autres compagnons d'aventure danois se trouvaient à bord du voilier lorsque celui-ci a été capturé par des pirates le 24 février à environ 300 miles nautiques des côtes de la Somalie. Transférés un temps dans le village de Hul-Anod, dans le Puntland, les otages avaient été ramenés sur leur voilier puis transférés sur le bateau mère des pirates, un navire grec capturé plus tôt, à la suite d'une tentative des troupes gouvernementales somaliennes pour les libérer le 10 mars.
       (…) Le ministère danois des Affaires étrangères a rappelé mercredi que les pirates détenaient toujours six marins, deux Danois et quatre Philippins, capturés en janvier à bord du cargo Leopard.
(AFP/Romandie News 07/09/11)
http://www.romandie.com/news/n/_Liberation_de_7_Danois_otages_de_pirates_somaliens_depuis_fevrier_070920111609.asp
Des pirates retiennent en otages les humanitaires
       Deux travailleurs humanitaires occidentaux enlevés cette semaine dans le centre de la Somalie sont aux mains de pirates. Les pirates chercheraient à obtenir une rançon en échange de leur libération. "Les otages sont entre les mains des pirates près du village de Dabagalo," a assuré Mohamed Jama, un ancien de Hobyo. "Nous avons des informations selon lesquelles les pirates veulent déplacer les otages, mais ils rencontreraient des difficultés parce que des avions survolent la zone."
       Les deux travailleurs humanitaires, une Américaine et un Danois travaillant pour le Danish Demining Group, ont été enlevés avec un collègue somalien mardi à Galkayo, une ville à l'intérieur des terres à cheval entre deux régions auto-proclamées semi-autonomes de Somalie - Puntland et Galmudug. "Des gens qui ont vu les otages nous ont dit qu'ils allaient bien maintenant, ils sont retenus par une douzaine d'hommes non loin de Hobyo," a renchéri Abdikadir Hussein, un autre ancien. "Les forces de sécurité recherchent encore les ravisseurs, dont nous pensons qu'ils se cachent près de Hobyo," a indiqué Ahmed Sahal, un responsable sécurité à Galkayo. "Quatre suspects, avec une voiture, ont jusqu'ici été arrêtés, et sont actuellement interrogés par les forces de sécurité."
(AFP/France 2 27/10/11) http://info.france2.fr/monde/des-pirates-retiennent-en-otages-les-humanitaires-71007019.html
Somalie: le Kenya intervient militairement contre les shebab
       L'intervention intervient après le kidnapping de quatre ressortissantes étrangères au Kenya, dont la française Marie Dedieu. Les milices islamistes shebab sont soupçonnées de ces enlèvements. Des militaires kényans appuyés par des moyens aériens ont pénétré dimanche en Somalie, dévastée depuis 20 ans par une guerre civile, à la poursuite des islamistes shebab, une milice affiliée à Al-Qaïda, accusés par Nairobi d'avoir enlevé des femmes européennes au Kenya. Et les troupes kenyanes ont poursuivi leur offensive ce lundi. Il s'agit de la première intervention militaire officielle en Somalie des forces kenyanes depuis le début de la guerre civile en 1991.
       Mais les combattants islamistes ont très rapidement adopté un ton menaçant envers les troupes envoyées par Nairobi. "Le Kenya a violé les droits territoriaux de la Somalie en entrant sur notre terre sainte, mais je vous assure qu'ils repartiront en étant déçus. Les combattants les forceront à affronter l'épreuve des balles", a indiqué à des journalistes un chef shebab Sheikh Hassan Turki.
       "Nous avons pénétré en Somalie pour y poursuivre les shebab que nous tenons pour responsables de rapts et d'attaques dans notre pays" avait annoncé, le porte-parole du gouvernement kényan Alfred Matua. Des colonnes de véhicules de transport de troupes kenyans ont été vues se diriger vers la frontière et la zone était survolée par des avions et des hélicoptères.
Kismayo "dans quelques semaines"
       Dans le même temps, des unités gouvernementales somaliennes se sont emparées de Qoqani, une ville de la région de la Basse Juba, à la frontière kenyane. Cette attaque s'est accompagnée de bombardements aériens contre des positions des shebab, mais aucune indication n'a été obtenue sur la nationalité des appareils engagés dans ces frappes. Dimanche, les forces gouvernementales somaliennes affirmaient continuer à progresser vers les bastions islamistes du sud du pays, assurant même pouvoir prendre le port de Kismayo dans "quelques semaines". Les combattants islamistes ont, pour leur part, indiqué qu'ils procédaient actuellement à des retraits tactiques mais seraient victorieux. (…)
4 étrangères enlevées au Kenya
       Cette activité militaire intervient après les rapts récents d'étrangers sur le territoire kenyan. Nairobi avait averti qu'il se réservait le droit d'intervenir en Somalie pour éliminer les ravisseurs.
       Deux employées espagnoles de Médecins sans frontières (MSF) Montserrat Serra et Blanca Thiebaut ont été enlevées le 13 octobre par des hommes armés à Dadaab. Elles auraient été transférées en Somalie par leurs ravisseurs. Dadaab, le plus grand complexe de camps de réfugiés au monde, abrite quelque 450 000 personnes, essentiellement des Somaliens qui fuient la sécheresse et les violences dans leur pays.
       Le Kenya a accusé les insurgés islamistes shebab d'être responsables de ces enlèvements, qui n'ont pas été revendiqués. Ce double kidnapping porte à quatre le nombre de ressortissantes européennes prises en otage en un peu plus d'un mois au Kenya. La Française Marie Dedieu, 66 ans et cancéreuse, a été enlevée le 1er octobre dans l'archipel touristique de Lamu et une Britannique, Judith Tebbutt, 56 ans, le 11 septembre dans la même région, à quelque dizaines de kilomètres de la frontière somalienne. Les deux femmes ont toutes les deux été emmenées en Somalie par leurs ravisseurs.
(AFP/L’Express 17/10/11) http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/somalie-le-kenya-intervient-militairement-contre-les-shebab_1041271.html?xtor=x
Le Kenya traque les insurgés somaliens
       L'intervention des troupes kenyanes en Somalie constitue un changement significatif de sa politique. Le Kenya a confirmé l’entrée de ses troupes en Somalie pour combattre les insurgés islamistes shebabs. Selon le ministre kenyan des Affaires étrangères, Moses Wetanagula, l’envoi de ces troupes a été faite à la demande du gouvernement de transition somalien.
       Pourtant, un représentant de la Somalie aux Nations unies avait affirmé que l'incursion des troupes kenyanes constituait une violation de la souveraineté somalienne. Cette réaction n'est pas une surprise si les autorités somaliennes -actuellement appuyés par les troupes ougandaises et burundaises à Mogadiscio- hésitent à reconnaître l'entrée des troupes kenyanes dans leur pays pour combattre les insurgés islamistes shebabs.
(BBC Afrique 17/10/11) http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2011/10/111017_kenya_somalie_shebab.shtml
Le Kenya poursuit son incursion en Somalie, malgré les menaces des shebab
       Les troupes kényanes ont continué à avancer vers une zone tenue par les rebelles islamistes, les shebab, dans le sud de la Somalie, mardi 18 octobre. "Nos forces vont concentrer leurs opérations aujourd'hui dans la région d'Afmadow, ils ont commencé à se déplacer là-bas lundi soir", a déclaré aux journalistes le porte-parole de l'armée, le commandant Emmanuel Chirchir. Depuis que Nairobi a confirmé l'envoi de troupes pour combattre les shebab accusés d'une série d'enlèvements d'Occidentaux sur son territoire, l'armée kenyane a pénétré jusqu'à 120 kilomètres en Somalie. "Jusqu'ici, tout se passe bien," a ajouté le commandant Chirchir.
       A terre, l'armée du Kenya est appuyée par des forces pro-gouvernementales somaliennes et des frappes aériennes. Mais ses opérations sont entravées par les intempéries et des pistes difficilement praticables. L'intervention de Nairobi dans le Sud somalien a déclenché les foudres des shebab, qui ont promis de répliquer "au coeur" des intérêts kényans si le pays ne se retirait pas.
(Le Monde.fr 18/10/11) http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/10/18/le-kenya-poursuit-son-incursion-en-somalie-malgre-les-menaces-des-shebab_1589438_3212.htm
La Somalie soutient l’action kenyane
       Le Kenya et la Somalie s'engagent à combattre leur "ennemi commun", les shebab. C'est ce qui ressort de la visite du premier ministre somalien au Kenya.
       Dans une interview à la BBC, le premier ministre somalien a déclaré que la Somalie et le Kenya ont un ennemi commun: les shebab et qu'ils sont en voie d'être vaincus. Abdiweli Mohammed Ali, a précisé que l'offensive contre les combattants shebab est menée par l'armée somalienne avec l'appui des soldats kenyans.
       Ces propos viennent dissiper les malentendus entre Nairobi et Mogadiscio au sujet de l'intervention militaire kenyane en Somalie. La semaine dernière, le président somalien, Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, a critiqué l'action de l'armée kenyane dans son pays.
       Depuis deux semaines, les troupes kenyanes sont entrées en Somalie pour traquer les militants shebab. Nairobi les accuse d'être à l’origine de l'enlèvement de ressortissants occidentaux sur le sol. Les insurgés islamiques somaliens, qui rejettent ces accusations, ont menacé le Kenya de représailles. Trois attentats, non revendiquées, ont d’ailleurs secoué le Kenya la semaine dernière. Dimanche, l'aviation kenyane a mené un raid dans le sud de la Somalie faisant plusieurs victimes. Selon l'ONG Médecins Sans Frontières, l'attaque a touché un camp de déplacés situé à Jilib, dans le sud du pays et a fait au moins 3 morts et une cinquantaine de blessés. Une version que conteste Nairobi pour qui dix combattants islamistes ont été tués et 47 autres blessés.
(BBC Afrique 31/10/11) http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2011/10/111031_kenya_somalie_commonfront.shtml
Le port de Kismayo pourrait bien être l’enjeu réel de cette offensive combinée
La stratégie de Gandhi pour prendre Kismayo
       Le plan visant à déloger les miliciens islamistes d’Al-Shabaab du port de Kismayo, pour en faire la capitale d’une administration autonome du Jubaland placée sous sa présidence, a été élaboré en 2009 par le Franco-Somalien Mohamed Abdi Mohamed, dit Gandhi, alors qu’il était ministre de la défense du Transitional Federal Government (TFG, au pouvoir à Mogadiscio).
(La lettre de l’océan Indien 07/11/11) https://mail.google.com/mail/?hl=fr&tab=wm#inbox/1337eb3601a00845
Nb : des infos font état d’enlisement possible de l’offensive kényane en raison de dissensions au sein du gouvernement de transition somalien.
Djibouti Adds 850 Soldiers to Peacekeeping Force in Somalia / Djibouti affecte 850 militaires à la force de paix en Somalie.
       Le petit État de Djibouti va envoyer 850 militaires au profit de la force de maintien de la paix de l’Union Africaine en Somalie, a déclaré un porte-parole de cette force. Ce n’est que le troisième pays à agir ainsi, après de nombreuses promesses non tenues d’autres pays africains.
       Ces soldats djiboutiens rejoindront les 9 000 autres déjà déployés en Somalie, en provenance d’Ouganda et du Burundi, qui soutiennent le faible gouvernement fédéral de transition, soutenu par les États-Unis depuis 2007. Ce gouvernement, qui combat les islamistes d’Al Shebab à Mogadiscio, n’a pratiquement aucun pouvoir à l’extérieur de cette ville. La force de paix de l’Union africaine, malgré son mandat n’en fait pas beaucoup plus. (*)
(NYT 02/11/11) http://www.nytimes.com/2011/11/03/world/africa/djiboutis-soldiers-to-join-peacekeepers-in-somalia.html?partner=rss&emc=rss
(*) vision très américaine de la situation, qui a pourtant sensiblement évolué ces dernières semaines. Les combats contre les Shebab ont lieu plus au sud en direction des frontières avec le Kenya et l’Ethiopie. Et les forces de l’Union africaine, mais aussi un embryon d’armée somalienne, y participent.


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